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Par princessedenuit le 1 Juin 2007 à 20:15
Hymne à la beauté
Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô Beauté ! ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.
Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore ;
Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.
Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.
Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.
L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.
Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?
De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds ?Charles BAUDELAIRE (1821-1867)
(Recueil : Les fleurs du mal)
1 commentaire -
Par princessedenuit le 23 Mai 2007 à 00:42
Les elfes
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Du sentier des bois aux daims familier,
Sur un noir cheval, sort un chevalier.
Son éperon d'or brille en la nuit brune ;
Et, quand il traverse un ravon de lune,
On voit resplendir, d'un reflet changeant,
Sur sa chevelure un casque d'argent.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Ils l'entourent tous d'un essaim léger
Qui dans l'air muet semble voltiger.
- Hardi chevalier, par la nuit sereine,
Où vas-tu si tard ? dit la jeune Reine.
De mauvais esprits hantent les forêts
Viens danser plutôt sur les gazons frais.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
- Non ! ma fiancée aux yeux clairs et doux
M'attend, et demain nous serons époux.
Laissez-moi passer, Elfes des prairies,
Qui foulez en rond les mousses fleuries ;
Ne m'attardez pas loin de mon amour,
Car voici déjà les lueurs du jour.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
- Reste, chevalier. Je te donnerai
L'opale magique et l'anneau doré,
Et, ce qui vaut mieux que gloire et fortune,
Ma robe filée au clair de la lune.
- Non ! dit-il. - Va donc ! - Et de son doigt blanc
Elle touche au coeur le guerrier tremblant.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Et sous l'éperon le noir cheval part.
Il court, il bondit et va sans retard ;
Mais le chevalier frissonne et se penche ;
Il voit sur la route une forme blanche
Qui marche sans bruit et lui tend les bras :
- Elfe, esprit, démon, ne m'arrête pas !
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Ne m'arrête pas, fantôme odieux !
Je vais épouser ma belle aux doux yeux.
- Ô mon cher époux, la tombe éternelle
Sera notre lit de noce, dit-elle.
Je suis morte ! - Et lui, la voyant ainsi,
D'angoisse et d'amour tombe mort aussi.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.Charles-Marie LECONTE DE LISLE (1818-1894)
(Recueil : Poèmes barbares){ Fairy... } Merci à mon Boubou pr m'avoir offert cette vidéo
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Par princessedenuit le 20 Mai 2007 à 15:16
Aux lueurs roses de l'aube...
Si aux lueurs roses de l'aube,
Lorsque ton regard sombre
Souvre sur un jour nouveau,
Tu sens flotter dans ta chambre
Un parfum envoûtant de vanille,
Que sur ta peau au sortir du sommeil
Perlent des gouttes de plaisir
Enveloppant ton corps d'infini,
Que ton cur se sent moins seul
Bercé de tendresse...
Cest que pénétrant en tes rêves
Qui désiraient ma présence,
Mon corps amoureusement
S'est blotti au creux de tes bras,
C'est que mes doigts tendrement
Ont laissé l'empreinte de mon désir
Sur le grain de ta peau,
C'est que je pense à Toi,
Et que par-delà lespace
Mon amour taccompagne !Véronique AUDELON
Coeur d'ange...
Une fée diamant aux ailes dorées
A capturé ton coeur d'ange
Entre ses mains...
Et tu voles à ses côtés
Sous la voûte céleste,
Ses yeux d'opale
Eblouissent ta vie...
Les nuages te font un tapis
De coton blanc,
Où tes jours se blottissent
Au creux de son coeur !
Et tu danses avec elle
Sur la Voie Lactée,
Son regard de cristal
Illumine tes rêves...
Les astres te font un lit
De poussière d'étoiles,
Où tes nuits se reposent
A l'ombre de son âme !
Véronique AUDELON
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