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    La Tribune de l'Art

    La mandragore est une espèce de plante herbacée vivace des pays du pourtour méditerranéen, appartenant à la famille des Solanacées, voisine de la Belladone. Cette plante riche en alcaloïdes, qui lui donnent des propriétés mydriatiques et Hallucinogènes, est entourée de nombreuses légendes, les Anciens lui attribuant des vertus magiques extraordinaires.
    Nom scientifique : Mandragora officinarum L (synonymes : Mandragora autumnalis Bertol. Mandragora vernalis Bertol.)
    Le genre Mandragora regroupe quelques espèces de l'ancien monde, dont Mandragora caulescens C. B. Clarke, originaire de l'Himalaya et Mandragora turcomanica Mizg., originaire du Turkménistan.

    Description
    Elle présente un important contraste entre la touffe et la racine. La plante, haute d'une trentaine de centimètres, dégage une odeur très forte. C'est une herbacée banale, à grandes feuilles ovales et molles, au limbe entier à bord sinueux, étalées en rosette sur le sol. Au Maroc pousse la variété Mandragora autumnalis dont les feuilles sont velues et ondulées.
    Les fleurs, dont la corolle formée de cinq pétales soudés à la base est de couleur blanc verdâtre, bleutée ou pourpre suivant les variétés, apparaissent au printemps au centre de la touffe.
    Elles donnent naissance à des baies jaunes ou rouges à maturité de 3 à 4 centimètres de diamètre.
    La racine, brune à l'extérieur, blanche à l'intérieur, est du type pivotant, souvent lignifiée et peut atteindre après plusieurs années des dimensions impressionnantes (jusqu'à 60 à 80 centimètres et plusieurs kilogrammes). Sa forme souvent anthropomorphe (ses ramifications lui donnant une vague apparence humaine, avec un tronc, des jambes et même - en étant imaginatif - une tête et un sexe), est à l'origine de nombreuses légendes. On parlait autrefois de racines « mâles » et « femelles » mais cela n'a aucun sens sur le plan botanique, les pieds étant tous monoïques et produisant tous des fruits. Les vieux sujets s'enfoncent profondément dans la terre (plus d'un mètre) d'où la difficulté de les arracher.

    Distribution
    La mandragore est originaire du bassin méditerranéen : Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie), Europe méridionale (Italie, Grèce, ex-Yougoslavie, Espagne, Portugal), et Moyen-Orient (Israël, Jordanie, Liban, Syrie, Turquie).
    Cette plante est devenue très rare, même dans son aire d'origine.
    Culture
    La mandragore demande pour se développer un sol profond, non pierreux, frais mais pas excessivement humide. L'exposition doit être ensoleillée.
    Les semis se font en automne (prévoir des pots assez hauts), le substrat doit rester frais, et la germination, pas toujours facile, a lieu en mars l'année d'après. La plante rentre en repos en juin et juillet, toutes les feuilles disparaissent alors (il faut impérativement marquer l'emplacement des plantes dans le cas d'une plantation en pleine terre)
    Un moyen efficace de faire germer les graines consiste à les placer dans le bac à légumes d'un réfrigérateur trois jours avant le semis. Cela permet aussi de les semer en début d'année avec pratiquement 100 % de germination.
    Propriétés pharmacologiques
    La plante est riche en alcaloïdes délirogènes et autres composants nocifs. Ces substances parasympatholytiques entraînent notamment une mydriase et des hallucinations suivies d'une narcose. Il s'agit d'atropine, de scopolamine, et surtout d'hyosciamine. En théorie, ces molécules peuvent être à l'origine d'une intoxication mortelle.
    Diverses présentations sont décrites pour l'utilisation de cette plante. Le suc est extrait de la tige, des feuilles ou du fruit ; la racine est débitée en rondelles et présentée sous forme d'alcoolat dans du vin de miel ; les fruits peuvent être consommés séchés.
    De multiples vertus thérapeutiques lui sont attribuées. Par sa composition chimique, elle est notamment sédative, antispasmodique, anti-inflammatoire (en cataplasme), hypnotique et hallucinogène. Elle présenterait également des propriétés aphrodisiaques lui conférant une vertu fertilisante.
    On comprend pourquoi les sorcières pensaient s'envoler sur leur balai et voir des créatures diaboliques le jour du sabbat ! La plante était cependant utilisée par les guérisseuses pour faciliter les accouchements et contre les morsures de vipère
    Ésotérisme
     
    Représentation de mandragores mâle et femelle, manuscrit Dioscurides neapolitanus Biblioteca Nazionale di Napoli, début du VIIe siècle
    Cette racine humanisée, « la main de gloire », de nos jours peu courante (un mythe pour beaucoup), source d'envie mais aussi de crainte révérencieuse, fait l'objet, essentiellement au Moyen Âge (de l'Antiquité jusqu'à la Renaissance), d'un culte macabre, d'ailleurs interdit par l'Église.
    Les Grecs la nommèrent « plante de Circé la magicienne ». Symbole de fécondité, elle pouvait aussi révéler l'avenir ou rendre riche son propriétaire et lui porter chance. Dans la traduction du Bestiaire d'Oxford (manuscrit du Moyen Âge), la mandragore serait « l'arbre de la connaissance » dont Adam et Ève mangèrent le fruit.
    Les précautions lors de la cueillette sont classiquement énoncées dans les écrits de Paracelse (Von Hohenheim, 1493-1541) dont il existe diverses variantes décrites, mais figurent dans des manuscrits plus anciens, tels que ceux de Josèphe (37 à 90) ou Théophraste. Pour se procurer la racine de mandragore si dangereuse, il fallait des rituels magiques. Celui qui arrache la mandragore sans précaution, s'il ne devient pas fou en entendant les hurlements de la plante, sera poursuivi par sa malédiction...
    Selon les divers écrits décrivant les rituels, on sait qu'ils se déroulaient les nuits de pleine lune. Les mandragores qui poussaient au pied des gibets étaient très prisées car on les disait fécondées par le sperme des pendus, leur apportant vitalité, mais celles des places de supplice ou de crémation faisaient aussi parfaitement l'affaire. Des « prêtres » traçaient avec un poignard rituel trois cercles autour de la mandragore et creusaient ensuite pour dégager la racine, le cérémonial étant accompagné de prières et litanies. Une jeune fille était placée à côté de la plante pour lui tenir compagnie. On passait également une corde autour de la racine et on attachait l'autre extrémité au cou d'un chien noir affamé que l'on excitait au son du cor. Les prêtres appelaient alors au loin le chien pour qu'en tirant sur la corde il arrache la plante. La plante émettait lors de l'arrachage un cri d'agonie insoutenable, tuant l'animal et l'homme non éloigné aux oreilles non bouchées de cire. La racine devenait magique après lavage, macération et maturation en linceul ; elle représentait l'ébauche de l'homme, « petit homme planté » ou homonculus. Ainsi choyée, elle restait éternellement fidèle à son maître et procurait à son possesseur, prospérité prodigieuse, abondance de biens, et fécondité. De ce fait, elle était vendue très chère en raison du risque à la cueillette, et ce d'autant plus que la forme était humaine, de préférence sexuée par la présence de touffes judicieusement disposées.
     
     

       
    La belladone (Atropa belladonna) est une plante herbacée vivace de la famille des Solanacées. C'est apparemment le seul représentant connu du genre Atropa. L'espèce Atropa physalodes L. est en effet un synonyme non accepté de Nicandra physalodes (L.) Gaertn.
     
    Belladone (fleur)
    index
    C'est une grande plante pouvant atteindre 1 m 50, ramifiée, aux feuilles ovales pointues, pétiolées, aux fleurs en cloche, solitaires, pendantes, brunes à l'aisselle des feuilles. Les fruits sont des baies noires luisantes de la taille d'une cerise. La plante est très toxique pour l'homme dans toutes ses parties. Elle contient divers alcaloïdes, dont l'hyoscyamine et l'atropine.
    Son nom générique, Atropa, correspond à celui de l'une des trois Parques (ατροπος, Atropos, inflexible), celle qui coupait le fil de la vie.
    Elle doit son nom vernaculaire à l'italien bella donna (belle femme), car à la Renaissance les Italiennes élégantes instillaient dans leurs yeux du jus de belladone pour dilater leur pupille et donner ainsi plus d'attirance à leur regard (en effet, la dilatation des pupilles est une des manifestations de l'excitation sexuelle, manifestation inconsciemment perçue par les hommes et qui les stimule).

     
    Belladone (fruit)
     
    Caractéristiques
    Inflorescences: Cyme multipare
    fleurs: hermaphrodites
    pollinisation: entomogame
    fruit: baie
    dissémination: endozoochore
    habitat optimal: clairières vivaces médioeuropéennes, eutrophiles, mésohydriques, neutrophiles
    aire de répartition: européen


    Usage rituel
    On lui prête un usage rituel, notamment lors des sabbats. Le principe actif qu'elle contient est la scopolamine et la rend hautement toxique.
     




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