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    « La plus grande malice du diable est de faire croire qu'il n'existe pas ».
    (Ch. Baudelaire, Poèmes en proses (1864])

    « Chaque ange est l'image la plus vivante, laplus achevée de la beauté divine, le miroir le plus clair où se reflètent, dans le plus vif éclat, les rayons de la lumière éternelle. » (Saint Denisl'Aréopagite)

    «Les Anges remplissent le ciel, la terre,l'univers entier » (Saint Ambroise).

    « Dieu, qui appelle tous les astres par leur nom, connaît seul celui de toutes les sublimes intelligences qui l'entourent. » (Saint Jerome)

    Aucun (ange) ne jouit seul du bonheur, mais tous participent au bonheur de chacun, afin que, unis par une charité parfaite, le plus grand goûte les joies du plus petit et celui-ci, les joies du plus grand. » (Sainte Catherine de Sienne)

    «
    Si les démons nous menacent,
    Les anges sont nos boucliers. »(V. Hugo)

    « La terre est au soleil ce que l’homme est à l’ange. » (Victor Hugo)

    «
    Tout mortel a le sien: cet ange protecteur,
    Cet invisible ami veille autour de son cœur,
    L'inspire, le conduit, le relève s'il tombe,
    Le reçoit au berceau, l'accompagne à  la tombe,
    Et portant dans les cieux son âme entre ses mains,
    La présente en tremblant au juge des humains. » (Lamartine)

    « Chaque pays a son ange gardien. C'est lui qui préside au climat, au paysage, au tempérament des habitants, à leur santé, à leur beauté, à leurs bonnes mœurs, à leur bonne administration. C'est l'ange géographique. » (ValeryLarbaud).

    « Les hommes lèvent les yeux et disent : « Le ciel est pur », alors qu'ils regardent sans le voir un grand peuple d'anges bleus. » (FernandCrommelynck)

    « Les anges volent parce qu’ils se prennent à la légère. » (Gilbert Keith Chesterton)

    « Nous abritons un ange que nous choquons sans cesse. Nous devons être les gardiens de cet ange.» (Jean Cocteau)

    « L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête. » (Blaise Pascal)

    « Les petites choses n’ont l’air de rien, mais elles donnent la paix (…) Dans chaque petite chose, il y un Ange. » (Georges Bernanos)

    « Qui a rejeté son démon nous importune avec ses anges. »
    (Henri Michaux, Tranches de savoir)

    « Le paradis terrestre est où je suis. » (Voltaire, Satires,le Mondain).

    « Le paradis n'est pas sur la terre, mais il y en a des morceaux. Il y a sur la terre un paradis brisé. » (Jules Renard).

    « Quand l homme essaie d'imaginer le Paradis sur terre, ça fait tout de suite un enfer très convenable. » (Paul Claudel).

    « Le riche a son garde du corps ; le pauvre son ange gardien. » (J.-P.Decoeurtyte)


    « Résistezau diable, et il s'enfuira. » (Épître de saint Jacques)


    « Le diable est « le magnétisme du mal, la force fatale que Dieu a voulue, quand il a voulu la liberté. » (Eliphas Lévi)

    «
    Même en Enfer, régner est digne d'ambition ; mieux vaut régner en Enfer que deservir au Ciel >>
    (John Milton, Le Paradis perdu)

    « Les hommes recouvrent leur diable du bel ange qu’ils peuvent trouver ».(Marguerite d’Angoulême, reine de Navarre 1492-1549)

    « Derrière la croix se tient le diable. » (Cervantès, Don Quichotte.)

    « Où il y a église à Dieu, le diable bâtit une chapelle. » (Robert Burton. The Anatomy of Melancholy 1621.)

    « Il faut quelquefois brûler une chandelle au diable. » (Antoine Oudin, Curiositésfrançaises [1640].)

    « Ne disons pas du mal du diable : c'est peut-être l'homme d'affaires du bon Dieu. ».
    (Fontenelle 1657-1757)

    « Nous devons  aussi nous souvenir que Satan a ses miracles. »
    (Jean Calvin,Institution de la religion chrétienne)

    « C'estla ruse ordinaire de Satan de corrompre et abâtardir par tous moyens qu'il peut la bonne semence de Dieu, afin qu'elle ne mûrisse point pour apporter fruit. »
    (Jean Calvin, Traité des scandales)


    « Platon avait imaginé les démons pour former une échelle par laquelle, de créature plus parfaite en créature plus parfaite, on montât enfinj usqu'à Dieu. »
    (Denis Diderot, Opinions des anciens philosophes)

     « Il y a un démon qui a nom confiance. » (Montherlant, Don Juan)

    « Le démon ne peut rien sur la volonté, très peu sur l'intelligence, et tout sur l'imagination. »
    (Huysmans, L'Oblat)

    « Je voudrais que l'intelligence fût reprise au démon et rendue à Dieu. »
    (Jean Cocteau, Lettre à Jacques Maritain)

    « Il est plus facile à l'imagination de se composer un enfer avec la douleur qu'un paradis avec le plaisir. »
    (Rivarol).

    « Mieux vaudrait encore un enfer intelligent qu'un paradis bête. »
    (Victor Hugo).

    « Même le diable a son droit chemin. »
    (J.-P. Decoeurtyte)

    « Lutter contre le diable avec les armes du diable c’est encore servir le diable. »
    (J.-P. Decoeurtyte)

    « Quand on dîne avec le diable, il faut se munir d'une longue cuillere. »
    « C'est une triste procession où le diable porte la bannière.»
    « Les bottes du diable ne craquent pas.»
    « Mieux vaut tenir le diable dehors que de le mettre à la porte. »
    (Proverbesanglais)

    « Le diable, quelque diable qu'il soit, ne peut cacher ses cornes. »
    (Proverbebelge)

    « Ne dites pas bonjour au diable quand vous êtes à sa rencontre. »
    (Proverbe irlandais)

    « On ne mange pas le diable sans en avaler les cornes. »
    (Proverbe italien)

    « Le diable peut faire le pot, non le couvercle. »
    « Dieu donne le gouvernail, mais le diable donne les voiles. »
    (Proverbesserbes)


    « Le diable parle toujours en l'Évangile. »
    « Le diable n'est pas toujours à la porte d'un pauvre homme. »
    « Le diable ne dort jamais. »
    « Les menteurs sont les enfants du diable. »
    « Il faut aussi donner sa part à Messire le diable. »
    « Le diable prend tout ce qu'on lui donne. »
    « Plus a le diable et plus il veut avoir. »
    « Ce qui vient du diable retourne au diable. »
    « On ne peut faire tort au diable. »
    « Brûlez  un cierge à Dieu et deux au diable. »
    « Priez Dieu, mais n'offensez pas le diable. »

    (Proverbes français)








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  • Les démons de la Bible

    L’ancien Orient donnait un visage personnel aux mille forces obscures dont la présence est soupçonnée derrière les maux qui assaillent l’homme.
    C’était pour les païens une tentation constante de chercher à se concilier les esprits mauvais en leur rendant un culte sacrificiel, en un mot, d’en faire des dieux.
    Israël n’était pas à l’abri de la tentation. Abandonnant son créateur, il se tournait aussi vers les « autres dieux » (Deutéronome ), autrement dit vers des démons , allant jusqu’à leur offrir des sacrifices humains(Psaumes 106,37). Il se prostituait aux satyres (Lévitique et  Isai) qui hantaient ses hauts lieux illégaux (2 Chroniques 11,15).

    Les traducteurs grecs de la Bible ont systématisé cette interprétation démoniaque de l’idolâtrie, identifiant formellement aux démons les dieux païens , les introduisant même dans des contextes où l’original hébreu ne parlait pas d’eux. Ainsi le monde des démons devenait un univers rival de Dieu.
    L’Ancien testament leur voue des lieux maudits comme Babylone (Is 13) ou le pays d’Edom(Is 34). Le rituel de l’Expiation ordonne de livrer au démon Azazel le bouc chargé des péchés d’Israël (Lévitique ).

    Autour de l’homme malade, on pressent des forces mauvaises qui le tourmentent.Primitivement des maux tels que la peste ( Habaquq ), la fièvre (Deutéronome) sont regardés comme des fléaux de Dieu. Il les envoie sur les hommes coupables, comme il envoie son esprit mauvais sur Saul  et l’Ange exterminateur sur l’Egypte,sur Jérusalem ou sur l’année assyrienne (Exode ).
    Le Livre de Tobie sait que ce sont les démons qui tourmentent l’homme  et que les anges ont mission de les combattre . Cependant, pour présenter le pire d’entre eux, celui qui tue, l’auteur ne craint pas de faire encore appel au folklore perse en lui donnant le nom d’Asmodée .

    Vocabulaire de théologie biblique.

    La Bible parle de démons ou génies, comme d’esprits impurs, malfaisants et tentateurs. Personnalisation de toutes les puissances maléfiques, ils ont souvent revêtu les visages des dieux étrangers: Bêelzéboul, l’ancien dieu-guérisseur d’Ekrôn, Lilith (Isaïe , Bible TOB), Asmodée(Tobie 3,8), Dagon,dieu phénicien de la fertilité (, Nergal,dieu babylonien dont le culte s’établit en Samarie (, Adramélech et Anamélech dieux de Sépharvaïm . 
    Les démons ont un nom collectif (les Seirim)ou personnel (Lilith, Azazel, Abaddon, Asmodée,Beelzebul ou Belzébuth, etc.)
    Parfois donnée pour une fille maléfique d’Adam, premier homme de la tradition hébraïque, la démone Lilith semble dériver d’un esprit mésopotamien hantant le désert, de nature similaire et portant un nom de même consonance.
                Lilith, également connue sous les noms de Lillake, Beletili, Belili et Baalat, est présente dans les mythes juifs, sumériens, arabes et même teutons.

    Lorsque Dieu créa le monde et son jardin d'Eden, il décida de façonner l'Homme : il prit un peu de glaise afin de modeler le corps d'Adam, le fit cuire et lui insuffla le souffle de la vie. Adam vécut ainsi seul dans le jardin d'Eden pendant un certain temps et observa les animaux tout autour de lui, constatant que chaque espèce était composée de mâles et de femelles, alors que lui était le seul être de son espèce. Ne comprenant pas pourquoi, il posa la question à Dieu, lui manifestant le souhait d'avoir une autre créature de son espèce. Dieu, reconnaissant la justesse de la demande de l'Homme décida de lui attribuer une compagne : il prit un peu de terre du jardin et façonna la première femme : Lilith. Mais la terre était impure.Lorsque se posa la question de l'autorité dans le couple, Adam voulut s'imposer comme chef de la famille mais Lilith refusa, arguant qu'elle avait été créée égale à lui. Ce conflit, auquel s'ajouta le courroux de Dieu devant la désobéissancede Lilith encouragea cette dernière à s'enfuir de l'Eden : elle invoqua le nom de l'Ineffable et reçut une paire d'aile qui lui permit de s'envoler hors du Jardin.Elle s'installa sur le bord de la mer Rouge où elle passa ses journées às'accoupler aux démons. Adam, le cœur brisé, prévint Dieu et lui demanda de luiramener sa compagne. Dieu envoya 3 Anges pour convaincre Lilith de retourner auprèsd'Adam mais elle refusa.  Les Anges décidèrent donc, pour la punir, de tuer 100 de ses fils (des démons) par jour.Désespérée par un châtiment si cruel, elle tenta de se suicider en se jetant dans la Mer Rouge. Mus par le remords, les 3 Anges décidèrent de lui accorder,en compensation, tout pouvoir sur les enfants nouveau-nés, pendant 8 jours pour les garçons et 20 pour les filles et un pouvoir illimité sur les enfants nés hors mariage. Cependant, elle devait s'engager à perdre ses prérogatives surles enfants portant une amulette présentant l'image de ces anges, ce qu'elle accepta. Dieu, n'ayant pu ramener Lilith, donna à Adam une nouvelle femme, Eve, qu'il créa à partir de la chair de l'homme afin qu'elle lui obéisse. Mais Lilith vouait à cette nouvelle femme une jalousie haineuse et tenace. Elle épousa Samaël, l'Ange de la Mort, le Serpent de la tentation (Genèse), condamné à ramper,fuyant et sournois, dont le venin est particulièrement redouté, à qui elle demanda de corrompre Adam et Eve afin qu'ils soient, eux aussi, chassés du Jardin d'Eden. Ainsi, Adam goûta le fruit défendu et subit le même préjudice que Lilith qui se considéra vengée.

    Une autre version fait d'elle le serpent tentateur et non son époux, et une autre la présente comme la séductrice d'Adam après sa chute(de cette union seraient nés les mauvais esprits). Elle est la princesse des démones succubes (lilims) qui tentent les hommes et les enfants mâles dans leur sommeil. Jalouses, luxurieuses, impudiques et sanguinaires,elles tuent en grand nombre leur progéniture. Lilith possède 180 000 servantes,toujours prêtes à envahir notre univers ; elles sortent la nuit et se nourrissent  de vermine.
    Les histoires démoniaques babyloniennes expliquent que Lilith n’était pas un démon à part entière mais simplement une humaine possédant un grand savoir et quelques pouvoirs spéciaux. Repoussé par les Démons qui ne voulaient pas d'elle, elle profita de connaître leur nom pour les invoquer,signant ainsi quelques pactes qui lui permirent d'accroître ses pouvoirs. Ce n'est que plus tard qu'elle devint un démon à part entière, elle hantera les légendes et superstitions juives durant le Moyen Age.

    Lilith est également connue sous le nom de Déesse Noire,apparenté à Empousa, fille d'Hécate, séduisant les hommes dans leur sommeil pour leur sucer le sang et dévorer leur chair. Dans l'astrologie, Lilith est associée à la Lune noire. Dans la nuit noire, gare à celui qui désire Lilith car elle s'emparera de lui, lui permettant de remplir le monde de sa descendance de démons. Son véritable domicile se trouverait dans les profondeurs de la mer, ce qui l’apparente aux sirènes.
    Des théologiens ont distingué les succubes(tentatrices venant, la nuit, rejoindre les hommes) et les incubes (tentateurs rejoignant les femmes).

    En face des anges fidèles, la Bible présente les anges rebelles ayant à leur tête Satan (de l’expression hébraïque ha satan « le satan » ; dans Zacharie et dans le livre de Job, il s’agit d’un nom commun, « le satan », qui désigne un des anges serviteurs de Dieu, l’ange accusateur de l’homme, un espion rassemblant des renseignements sur les êtres humains lors de ses voyages terrestres ; ce n’est que dans les Chroniques qu’il devient un nom propre, celui d’un adversaire de Dieu) ou Lucifer [celui qui « porte la lumière », c’est égalementle nom de Vénus (astre ou étoile du matin) et celui du roi de Babylone dans Isaïe ( ou le Diable (en grec diabolos « celuiqui désunit ») ou le Serpent ou le Dragon (Léviathan, Béhémoth) ou le Prince des ténèbres ou Moloch (auquel Moïse fait allusion) qui, depuis Adam, attire l’homme versl e mal.

    Pour certains démonologues, Satan est un prince révolutionnaire dans l'empire de Belzébuth.
    Dans la tradition juive tardive et donc dans la pensée chrétienne primitive, on commença à considérer Satan comme un adversaire non seulement des hommes mais aussi et surtout de Dieu. Ce développement est probablement le résultat de l’influence de la religion zoroastrienne, avec ses pouvoirs opposés du bien (Ahura Mazda) et du mal (Ahriman). Mais dans le judaïsme et dans le christianisme, le dualisme est toujours provisoire ou temporaire, le diable étant finalement soumis par Dieu.
    Dans les écrits  de Qumran conservés dans les manuscrits de la mer Morte, le diable est personnifié par Bélial, l’esprit de la méchanceté.
    Le livre de l’Apocalypse évoque la lutte des anges rebelles contre les anges fidèles, et leur défaite face à l’archange Michel qui les chasse du ciel.
    L’Eglise croit à leur influence mauvaise, et même à des cas de possession contre les quels elle agit par exorcisme ; mais elle refuse le dualisme manichéen (2 principes égaux du bien et du mal) et affirme que, créés bons, les démons sont devenus mauvais par leur faute et que, s’ils peuvent tenter l’homme, ils restent soumis à la toute puissance de Dieu.

    Selon le Pseudo Denys l’Aréopagite, les démons sont des anges révoltés contre Dieu ; ils ont trahi leur nature, mais ne sont mauvais ni par leur origine, ni par leur nature. S’ils étaient naturellement mauvais, ils ne procéderaient pas du bien, ils ne compteraient pas au rang des êtres, et d’ailleurs comment se seraient-ils séparés des bons anges si leur nature avait été mauvaise de toute éternité ? « La race des démons n’est donc pas mauvaise en tant qu’elle se conforme à sa nature mais bien en tant qu’elle ne s’y conforme pas ».
    Honorius d’Autun, probablement moine irlandais auteur de l’Elucidarium (vers 1150) déformé plus tard en Lucidaire, ajoute aux données bibliques des éléments des légendes irlandaises de la vision de Tungdal (diables hideux et cruels résidant en enfer). Le Lucidaire ins­pira la Divine Comédie de Dante.
    Au XVe siècle,Denys le Chartreux (Denys Leeuwis ou Van Leeuven, né à Ryckel dans le Limbourg belge, 1402-1471), répandit les concepts de la vision de Tungdal, ajoutant la notion biblique de « tentateur » (le Diable, cherchant à avoir de nombreuses victimes à tourmenter pour l’éternité, s’efforce de les faire tomber en enfer).Du XVe s. date l’expression de Malin, signifiant « cruel » et « rusé ».



    Les démons, au sens chrétien du terme, c’est-à-dire les esprits mauvais composant la suite de Satan,sont tous des anges déchus, qui ont perdu leur habitat céleste, mais dont la nature est identique à celle des anges et qui furent, au même titre qu’eux, créés par Dieu. Ceci les distingue radicalement des démons manichéens, par exemple, qui sont des créations de l’esprit des ténèbres et foncièrement distincts des anges ou créatures célestes composant le cortège du dieu bon.
    Cette différence est importante car elle implique que le mal et ses prosélytes et instruments que sont les démons n’est pas pour le dogme chrétien une entité distincte du bien, mais une perversion, une déchéance de ce dernier.
    Pourquoi certains sont-ils devenus des démons et furent-ils chassés du ciel ?
    Il existe à ce sujet deux traditions passablement différentes :La première,d’origine évangélique, indique que certains anges, sous la conduite de Lucifer,se seraient révoltés lors de la création de l’homme et auraient voulu faire obstacle au plan divin.
    La seconde,d’origine biblique, indique que certains anges, ayant trouvé fort belles les filles des hommes, descendirent sur terre pour s’unir à elles, perdant ainsi leurs privilèges angéliques.

    Selon l’Ancien Testament, Goliath mesurait environ 3 mètres, mais les manuscrits de Qumran, indiquent qu’il atteignait près de 2 mètres . La découverte de squelettes de haute stature dans la région de Bashan prouve l’existence des Rephaïm (géants).
    Les pères de l'église, Jean Chrysostome, Cyrille, Théodoret et saint Augustin, enseignaient que les fils de Dieu étaient les pieux descendants de Seth et que les filles des hommes appartenaient à la race perverse de Caïn.
    Le Livre d’Enoch (patriarche enlevé vivant au ciel par Yahvé et censé avoir eu communication des mystères de la vie et de la mort), livre apocryphe de l’ancien Testament, cité par saint Jude, raconte qu’au début de la lutte contre le créateur, le chef des esprits rebelles est Samiaxas (ou Semiazas). Il veut se faire homme pour s'unir aux filles des hommes ; 20 autres anges partagent sa résolution. Tous s'assemblent sur la montagne du serment et jurent de devenir des hommes, par amour pour les filles de laterre. Samiaxas et ses anges s'unissent aux femmes et engendrent les géants. Ces géants, issus du commerce des anges et des filles des hommes, furent soit disant les premiers anthropophages.

    Dans la chute des anges, racontée au livre d’Enoch, il n'est pas question d'une lutte contre Dieu. Hénoch attribue aux anges faits hommes la découverte de la magie et l'enseignement de la divination. Ils façonnent les joyaux et les pierreries.Les femmes sont initiées aux grands mystères, initiation regardée comme une profanation par les anciens cabalistes.
    Emus des douleurs de la terre, les quatre anges de l'harmonie demandent à Dieu la fin de ses maux. Dieu trouve le déluge nécessaire ; la famille de Noé mérite seule d'être sauvée. Azazel, le dernier des anges déchus,après s'être révolté contre Samiaxas, s'était élevé au rang de chef des rebelles. Dieu ordonne à Raphaël, l'ange de la vraie science, de jeter Azazel dans une caverne, au désert de Dodoel. Raphaël reçoit ensuite du Seigneur la mission de retourner du côté de la vérité les révélations magiques faites aux hommes par Azazel. Ainsi, d'après Hénoch, pour réparer le mal fait à l'humanité par les enseignements du diable ou de la fausse science, de la magie dites noire, un ange lui apprit à se servir des connaissances acquises pour arriver à la vraie lumière, à la pure magie. Le génie de la fausse science est enfermé, pour qu'il ne puisse plus nuire aux hommes.

    L'auteur dulivre d’Enoch dit que les âmes hybrides des géants flottent dans l'atmosphère et forment des courants mauvais.
    « Certains anges virent que les filles des hommes étaient belles et ils s’unirent à elles.Leurs descendants furent ces Néphilim ou géants des premiers temps. Le chef des mauvais anges s’appelait Azazel et il apprit aux hommes à fabriquer des épées et des glaives, des boucliers et des cuirasses pour se protéger la poitrine et il leur montra les métaux et l’art de les travailler, l’art de peindre le tour des yeux à l’antimoine et d’embellir les paupières et l’art de travailler les pierres précieuses...» (Livre d’Enoch)
    Il semble donc que ces « fils de Dieu » étaient des anges qui quittèrent leur habitat céleste et « échouèrent » sur la terre.
    Ce sont aussi ces anges déchus que Dieu « a enchaînés dans les ténèbres pour se les réserver en vue du Jugement », dit la seconde Epître de saint Paul.

    L’Apocalypse en parle en des termes identiques.


    Il existerait pour les démons chrétiens deux habitats distincts : l’air entourant la terre (tout particulièrement la zone d’ombre que projette la terre dans l’espace à l’opposé du soleil) et les ténèbres, c’est-à-dire les abîmes souterrains de la terre. Cette dernière conception devait, en tout cas, devenir plus populaire que la première car c’est elle qui prévalut, en fait, dans les visions ultérieures du monde démoniaque.

    Au temps même de saint Paul les textes évangéliques laissent entendre que le Christ lui même,pendant les 3 jours de sa mort, descendit dans l’Hadès (saint Paul emploie ce mot grec pour désigner l’enfer) pour y « prêcher aux esprits en prison ».
    Ces « espritsen prison » ont donné lieu à bien des commentaires et des interprétations : on les identifia tour à tour avec les anges déchus cités plus haut et enchaînés par Dieu dans les ténèbres, ou avec les esprits des défunts noyés au moment du déluge, interprétation que donne saint Paul .Voilà ce que l'ont peut dire sur les démons de la bible...
     
    Bientot une (sacrée) liste de démons et démones c 'est en construction .
    "Lucifer tombant du ciel "(1866) de
    Gustave Doré
     

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    La kabbale ou cabale (du mot hébreu qabbalah « tradition,transmission ») est la méthode d'enseignement par la transmission de maître à disciple, d'initié à initié, dont l'origine serait aussi ancienne que le peuple hébreu.
    Par extension,on a utilisé ce terme pour désigner des écrits réservés à de petits groupes d'hermétistes ou de gnostiques possédant une connaissance voilée et codée,qualifiée d'occulte ou d'ésotérique : le Sepher Jetzira (Livre de la création) attribué à Abraham et le Sepher ha-Zohar (Livre de lasplendeur).
    Le Zohar est un recueil de commentaires du Pentateuque qui constitue l'ensemble le plus important de la littérature hébraïque et kabbalistique. Rédigé en araméen, il est attribué à Moïse de Léon, mystique juif d'Espagne qui au XIIIe siècle s'inspira des écrits de Siméon bar Yohai(IIIe s.), qui lui-même avait reçu ces révélations du prophète Élie.

    Le Zohar réunit plusieurs traditions ésotériques et tente de trouver le sens caché des textes bibliques par l'étude mystique et symbolique des nombres et des ouvrages tentant de découvrir le sens secret ou voilé des premiers versets de la Genèse, du Pentateuque et des textes prophétiques.
    Aux traditions bibliques s’ajoutèrent des spéculations rabbiniques. Les Hébreux non convertis au christianisme ne cessèrent, tout au long des siècles suivants, de commenter les données de la Bible.
    Ces commentaires donnèrent naissance à deux grands livres, la Kabbale et le Zohar, véritables guides de démonologie, mais qui traitent, bien entendu, de beaucoup d’autres thèmes. Ils passent pour reproduire l’enseignement secret de Raziel à Adam sur ordre de Dieu, quand il fut chassé du paradis terrestre, enseignement révélé à nouveau à Moïse sur le mont Sinaï et dont les Dix Commandements et les textes bibliques ne sont que la partie exotérique.

    En fait, il semble que la kabbale, empruntant aux traditions orientales, soit née chez les juifs deux siècles environ avant notre ère, pour atteindre son développement définitif trois siècles plus tard. Cet enseignement secret se transmit d’initié à initié pendant des générations avant d’être codifié, sous une forme volontairement symbolique et voilée.
    La kabbale est donc, en fait, un véritable traité ésotérique sur l’origine, la nature et les destinées du monde, qui suit mais aussi prolonge et interprète à sa façon la Bible. La kabbale accorde une grande importance aux anges et à leurs légions,lesquels sont souvent sollicités dans les opérations de magie.
    D'autres kabbalistes, qui ne sont ni de religion juive, ni experts du Zohar mais plutôt mages, ne gardent de cette science religieuse que les aspects chimériques et mystérieux, attribuant une appartenance kabbaliste à Orphée,Homère, Moïse et autres prophètes. La plupart des conjurations kabbalistiquescommencent par le mot AGLA, composé des lettres initiales des mots hébreux Ahtab, Gaborn, Leolam, Adonaï (« Vous êtes puissant et éternel, Seigneur »).



    Les innombrables démons mentionnés dans la Kabbale, ont des origines diverses mais certains d’entre eux, ont été engendrés par Adam et Eve dans des circonstances pour le moins singulières. Il semblerait en effet (mais nul n’y était pour pouvoir l’affirmer avec certitude) qu’Adam et Eve aient eu pendant assez longtemps des relations nocturnes avec des succubes et des incubes.
    Les succubes (du latin subcubare« coucher sous ») sont des démons femelles venant tenter et séduire les hommes (notammentles moines) pendant leur sommeil pour s’unir à eux et les incubes (du latin incubare « coucher sur ») des démons mâles agissant de même avec les femmes.
    Selon un traité de démonologie de 1575, l'incube pouvait faire un enfant à une vierge sans la déflorer, par le biais d'un sexe fin et double, qui lui permettait de s'introduire dans les deux « vases » de ses victimes. On pouvait  identifier les succubes à leur corps entiers qui seraient « glacials »( externe et interne). Les succubes pouvaientse glisser dans le corps d'une femme décédée, et, sous ses traits, se livrer à une nuit d'orgie avant d'abandonner le cadavre aux côtés du partenaire endormi d'épuisement.

    Le démon incube n'ayant pas de semence, il se transforme en démon succube pour voler celle de jouvenceaux naïfs. Redevenu incube, il peut mettre des mortelles enceintes et ben là le mot "malin" est de convenance !.Les enfants nés de ces étreintes étaient maigres, malgré les nourrices qu'ils épuisaient, pleuraient quand on les cajolait, et riaient du malheur des autres. Preuve de leur caractère démoniaque, ils ne survivaient pas au­delà de sept ans, l'âge de raison. De doctes théologiens ont néanmoins considéré comme enfants d'incubes : Caïn, Alexandre le Grand, Merlin l'enchanteur,( et oui Merlin est dans les doctes théologiens ) les Huns, Luther et  l'Antéchrist.

    Clément d’Alexandrie, Cyprien et Augustin croyaient aux succubes et incubes, et avec eux l'église jusqu'au XVIIe siècle.

    En ce qui concerne Adam, la kabbale fournit des chiffres extrêmement précis quant à ses relations avec Lilith, la reine des succubes. D’après la bible, Adam, après son départ d’Eden, engendra d’abord Abel et Caïn. Au bout de 138 ans il engendra Seth ( Dieu égyptien mais en lui ils ne voyaient que le mal ) « à son image ». La Kabbale avance que pendant ces 138 ans, Adam a dû engendrer des êtres qui n’étaient pas à son image, fruits de ses relations nocturnes avec Lilith, autrement dit des démons.

    Pour certains exégètes, Adam eut pour première femme Lilith qui, obéissant à Satan, refusa de se soumettre à lui, l’abandonna et s’en alla occuper la région de l’air. Eve était leur fille puisque elle fut « tirée d’Adam » et « chair de sa chair ».

    Les spéculations rabbiniques quant au nombre exact des démons appartiennent à l’arithmologie sacrée. Chaque être humain est entouré de vingt mille démons disposés comme suit : 10 000 à sa gauche, 10 000 à sa droite. Lilith, à elle seule, possède 180 000 suivantes. Tous ces démons ne proviennent évidemment pas des rapports nocturnes d’Adam et d’Eve. Certains sont nés, dit la Kabbale,à partir des mues successives des vipères, ce qui explique leur anatomie entièrement ou partiellement reptilienne. Bien entendu, ils sont impondérables, se déplacent librement à travers l’espace et peuvent, à l’occasion, s’incarner dans les formes ou les personnifications les plus hétéroclites. Ils peuvent devenir maladies. Ils gouvernent les nombres pairs. « Ne buvez donc jamais,conseille sérieusement la Kabbale, deux ou quatre coupes de vin, mais trois ou cinq, sinon vous donnerez prise aux démons de l’ivresse ».

    La démonologie kabbalistique évolua vite, en effet, vers les formes les plus dégradées de sorcellerie et alimenta tous les textes, toutes les « formules », tous les« secrets » des sorciers et tenants du Sabbat.

    Il est vrai que ces démons n’avaient pas tous un pouvoir ni une apparence terrifiants et que certains exerçaient même une séduction indiscutable, une sorte de fascination morbide sur les esprits faibles ou portés au surnaturel.

    Ainsi, qui pourrait rester insensible au charme d’Abigor, beau cavalier appartenant aux sphères supérieures du monde démoniaque, portant lance et sceptre et chevauchant un monstre ailé ? Sa cuirasse rutile sous les feux de l’enfer qu’il parcourt à la tête de ses 60 légions infernales. Il connaît l'avenir et les secrets de la guerre ; il enseigne aux chefs les moyens de se faire aimer des soldats. Enfin en le voyant il n'est pas si irrésistible...cliquez ici:
    Abigor


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