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Par princessedenuit le 14 Octobre 2007 à 14:48
Amour, divin rôdeur
Amour, divin rôdeur, glissant entre les âmes,
Sans te voir de mes yeux, je reconnais tes flammes.
Inquiets des lueurs qui brûlent dans les airs,
Tous les regards errants sont pleins de tes éclairs...
C'est lui ! Sauve qui peut ! Voici venir les larmes !...
Ce n'est pas tout d'aimer, l'amour porte des armes.
C'est le roi, c'est le maître, et, pour le désarmer,
Il faut plaire à l'Amour : ce n'est pas tout d'aimer !
La lune des fleurs
Nocturne
Douce lune des fleurs, j'ai perdu ma couronne !
Je ne sais quel orage a passé sur ces bords.
Des chants de l'espérance il éteint les accords,
Et dans la nuit qui m'environne,
Douce lune des fleurs, j'ai perdu ma couronne.
Jette-moi tes présents, lune mystérieuse,
De mon front qui pâlit ranime les couleurs ;
J'ai perdu ma couronne et j'ai trouvé des pleurs ;
Loin de la foule curieuse,
Jette-moi tes présents, lune mystérieuse.
Entrouvre d'un rayon les noires violettes,
Douces comme les yeux du séduisant amour.
Tes humides baisers hâteront leur retour.
Pour cacher mes larmes muettes,
Entrouvre d'un rayon les noires violettes !Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859)
(Recueil : Poésies inédites)
Se sont des poèmes que Sab m'a passé ainsi que les musiques et images.Je mets le tout comme je le sens ,j'éspère que tu seras contente quand tu reviendras pour m'aider sur le blog.Gros bisous my little fayBien à vous 'Phil'
4 commentaires -
Par princessedenuit le 8 Octobre 2007 à 18:21Pour toi ;)LÉtoile du matinLorsque tu souris à la terre,
Brillante étoile du matin,
Amant du calme et du mystère,
Que de fois je viens solitaire
Rêver à ton rayon lointain.
Marchant silencieux dans l'ombre,
Loin de tous les regards jaloux,
J'erre au hasard ainsi qu'une ombre,
Au reflet pâlissant et sombre
Dont se revêt ton front si doux.
Que j'aime à baigner ma paupière
Dans la molle et faible clarté,
Dans la vaporeuse lumière,
Dont tu remplis en ta carrière
Le vide de l'immensité !
Quand mon triste regard se lève
Pour te voir dans le firmament,
Dans mon sein ta lumière élève
Le vague enchantement d'un rêve,
Dont sabreuve mon coeur aimant.
Je crois voir la céleste image
D'un ange au front candide et pur,
Comme une sylphide volage,
Se bercer au sein d'un nuage
Dont ses pieds effleurent l'azur.
Je crois voit, l'amoureux Zéphyre
Sur ses pas divins voltiger;
Et, plein du charme qui l'attire,
La caresser dans son délire
De son souffle doux et léger;
Puis, de son haleine amoureuse,
Soulevant des plis onduleux,
Fuir sous sa robe. vaporeuse,
Que l'étoile mystérieuse
Blanchit mollement de ses feux.
Descends, descends, forme angélique,
Descends, bel ange de bonheur,
Et sur mon front mélancolique
Viens ouvrir ton aile pudique
Et te reposer sur mon coeur !
C'est l'heure où le zéphyr s'envole
Et se balance auprès des fleurs,
Pour murmurer dans leur corolle
Sa voluptueuse parole
Et s'enivrer de leurs odeurs.
C'est l'heure où la brise plaintive
Caresse les rameaux des bois;
Où l'onde errante et fugitive,
Baisant le gazon de sa rive,
Élève une amoureuse voix;
Où la timide tourterelle,
D'un oeil entr'ouvert et charmé,
Regarde sommeiller près d'elle
Et voile du bout de son aile
Le front blanc de son bien-aimé;
Où, s'appuyant calme et charmante
Sur ses bras mollement posés ,
Ivre d'amour, la jeune amante
Répand sur une bouche aimante
Le plus doux miel de ses baisers.
C'est lheure où l'onde qui murmure,
Où le Zéphyr et la beauté ,
Où la fleur odorante et pure,
Où tout enfin dans la nature
Semble frémir de volupté.
Et moi dont l'âme surabonde
Dun céleste parfum d'amour,
Je nai pas un coeur dans ce monde
Où reposer ma tête blonde,
Qu'inclinent les ennuis du jour!
Descends, descends, forme angélique,
Descends, bel ange de bonheur;
Et sur mon front mélancolique
Viens ouvrir ton aile pudique
Et te reposer sur mon coeur !
Lange de létoile du matin
" Viens, lui dit-il, je te montrerai
Les beaux vallons et les bois secrets
Où vivent encore, en d'autres rêves,
Les esprits subtils
De la terre. "
Elle étendit le bras, et rit,
Regardant entre ses cils
L'ange en flamme dans le soleil,
Et le suivit en silence.
Et l'ange, tandis qu'ils allaient
Vers les ombreux bosquets,
L'enlaçait, et posait
Dans ses clairs cheveux plus longs que ses ailes,
Des fleurs qu'il cueillait
Aux branches au-dessus d'Elle.Charles Vanlerberghe
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Par princessedenuit le 21 Septembre 2007 à 14:59
La sainte Bohème
Par le chemin des vers luisants,
De gais amis à l'âme fière
Passent aux bords de la rivièreAvec des filles de seize ans.
Beaux de tournure et de visage,
Ils ravissent le paysage
De leurs vêtements irisés
Comme de vertes demoiselles,
Et ce refrain, qui bat des ailes,
Se mêle au vol de leurs baisers :
Avec nous l'on chante et l'on aime,
Nous sommes frères des oiseaux.
Croissez, grands lys, chantez, ruisseaux,
Et vive la sainte Bohème !
Fronts hâlés par l'été vermeil,
Salut, bohèmes en délire !
Fils du ciseau, fils de la lyre,
Prunelles pleines de soleil !
L'aîné de notre race antique
C'est toi, vagabond de l'Attique,
Fou qui vécus sans feu ni lieu,
Ivre de vin et de génie,
Le front tout barbouillé de lie
Et parfumé du sang d'un dieu !
Avec nous l'on chante et l'on aime,
Nous sommes frères des oiseaux.
Croissez, grands lys, chantez, ruisseaux,
Et vive la sainte Bohème !
Pour orner les fouillis charmants
De vos tresses aventureuses,
Dites, les pâles amoureuses,
Faut-il des lys de diamants ?
Si nous manquons de pierreries
Pour parer de flammes fleuries
Ces flots couleur d'or et de miel,
Nous irons, voyageurs étranges,
Jusque sous les talons des anges
Décrocher les astres du ciel !
Avec nous l'on chante et l'on aime,
Nous sommes frères des oiseaux.
Croissez, grands lys, chantez, ruisseaux,
Et vive la sainte Bohème !
Buvons au problème inconnu
Et buvons à la beauté blonde,
Et, comme les jardins du monde,
Donnons tout au premier venu !
Un jour nous verrons les esclaves
Sourire à leurs vieilles entraves,
Et, les bras enfin déliés,
L'univers couronné de roses,
Dans la sérénité des choses
Boire aux dieux réconciliés !
Avec nous l'on chante et l'on aime,
Nous sommes frères des oiseaux.
Croissez, grands lys, chantez, ruisseaux,
Et vive la sainte Bohème !
Nous qui n'avons pas peur de Dieu
Comme l'égoïste en démence,
Au-dessus de la ville immense
Regardons gaîment le ciel bleu !
Nous mourrons ! mais, ô souveraine !
Ô mère ! ô Nature sereine !
Que glorifiaient tous nos sens,
Tu prendras nos cendres inertes
Pour en faire des forêts vertes
Et des bouquets resplendissants !
Avec nous l'on chante et l'on aime,
Nous sommes frères des oiseaux.
Croissez, grands lys, chantez, ruisseaux,
Et vive la sainte Bohème !Théodore de Banville
Recueil : odes funambulesques
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