• Etoile du Matin

    Pour toi ;)
    L’Étoile du matin
     
    Lorsque tu souris à la terre,
    Brillante étoile du matin,
    Amant du calme et du mystère,
    Que de fois je viens solitaire
    Rêver à ton rayon lointain.
    Marchant silencieux dans l'ombre,
    Loin de tous les regards jaloux,
    J'erre au hasard ainsi qu'une ombre,
    Au reflet pâlissant et sombre
    Dont se revêt ton front si doux.

    Que j'aime à baigner ma paupière
    Dans la molle et faible clarté,
    Dans la vaporeuse lumière,
    Dont tu remplis en ta carrière
    Le vide de l'immensité !
    Quand mon triste regard se lève
    Pour te voir dans le firmament,
    Dans mon sein ta lumière élève
    Le vague enchantement d'un rêve,
    Dont s’abreuve mon coeur aimant.

    Je crois voir la céleste image
    D'un ange au front candide et pur,
    Comme une sylphide volage,
    Se bercer au sein d'un nuage
    Dont ses pieds effleurent l'azur.
    Je crois voit, l'amoureux Zéphyre
    Sur ses pas divins voltiger;
    Et, plein du charme qui l'attire,
    La caresser dans son délire
    De son souffle doux et léger;

    Puis, de son haleine amoureuse,
    Soulevant des plis onduleux,
    Fuir sous sa robe. vaporeuse,
    Que l'étoile mystérieuse
    Blanchit mollement de ses feux.
    Descends, descends, forme angélique,
    Descends, bel ange de bonheur,
    Et sur mon front mélancolique
    Viens ouvrir ton aile pudique
    Et te reposer sur mon coeur !

    C'est l'heure où le zéphyr s'envole
    Et se balance auprès des fleurs,
    Pour murmurer dans leur corolle
    Sa voluptueuse parole
    Et s'enivrer de leurs odeurs.
    C'est l'heure où la brise plaintive
    Caresse les rameaux des bois;
    Où l'onde errante et fugitive,
    Baisant le gazon de sa rive,
    Élève une amoureuse voix;

    Où la timide tourterelle,
    D'un oeil entr'ouvert et charmé,
    Regarde sommeiller près d'elle
    Et voile du bout de son aile
    Le front blanc de son bien-aimé;
    Où, s'appuyant calme et charmante
    Sur ses bras mollement posés ,
    Ivre d'amour, la jeune amante
    Répand sur une bouche aimante
    Le plus doux miel de ses baisers.

    C'est l’heure où l'onde qui murmure,
    Où le Zéphyr et la beauté ,
    Où la fleur odorante et pure,
    Où tout enfin dans la nature
    Semble frémir de volupté.
    Et moi dont l'âme surabonde
    D’un céleste parfum d'amour,
    Je n’ai pas un coeur dans ce monde
    Où reposer ma tête blonde,
    Qu'inclinent les ennuis du jour!
    Descends, descends, forme angélique,
    Descends, bel ange de bonheur;
    Et sur mon front mélancolique
    Viens ouvrir ton aile pudique
    Et te reposer sur mon coeur !
     

    L’ange de l’étoile du matin

    " Viens, lui dit-il, je te montrerai
    Les beaux vallons et les bois secrets
    Où vivent encore, en d'autres rêves,
    Les esprits subtils
    De la terre. "

    Elle étendit le bras, et rit,
    Regardant entre ses cils
    L'ange en flamme dans le soleil,
    Et le suivit en silence.

    Et l'ange, tandis qu'ils allaient
    Vers les ombreux bosquets,
    L'enlaçait, et posait
    Dans ses clairs cheveux plus longs que ses ailes,
    Des fleurs qu'il cueillait
    Aux branches au-dessus d'Elle.

    Charles Vanlerberghe


  • Commentaires

    1
    princessedenuit
    Vendredi 2 Novembre 2007 à 12:35
    Ah sacr??ile du matin...jolis po?s que tu as choisie.Merci :-)
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