[fichier]
@@@200@@@200[/fichier]
QUE SONT DEVENUS LES SAGES HIBOUX ? par Mathieu Grenier, Canada
Où sont passés les sages et les doux ? Si la mer pouvait parler Nous dirait-elle où ils sont passés ? Et si le vent cessait de souffler Trouverait-il le temps de nous aider ? Mais l'on sait tous que la mer est chimère Et que les arcs-en-ciel sont éphémères Et telle une fleur qui s'ouvre au jour Il y a le lourd amour Celui qui fait crier les octogénaires Celui qui fait jouir les quadragénaires Celui qui fait rêver les enfants Et fantasmer les adolescents Mais que devient-on avec le temps ? Est-ce que nous soufflons, comme le vent ? Est-ce que l'amour peut broyer du noir ? Est-ce que la mort trinque à sa gloire ? Mais que deviennent les jours passés ? Vous savez, ces jours heureux ? Ceux où les fleurs ne cessaient de danser Et où les hippocampes étaient heureux Car maintenant les fleurs dépérissent Et les hippocampes de tristesse s'emplissent Mais que sont devenus nos sages hiboux ? Je m'ennuie tant de leurs conseils si doux...
Les hibouxSous les ifs noirs qui les abritent, Les hiboux se tiennent rangés, Ainsi que des dieux étrangers, Dardant leur oeil rouge. Ils méditent.
Sans remuer ils se tiendront Jusqu'à l'heure mélancolique Où, poussant le soleil oblique, Les ténèbres s'établiront.
Leur attitude au sage enseigne Qu'il faut en ce monde qu'il craigne Le tumulte et le mouvement,
L'homme ivre d'une ombre qui passe Porte toujours le châtiment D'avoir voulu changer de place.
|
|
Charles Baudelaire
Le hibou Et je vis au-dessus de ma tête un point noir. Et ce point noir semblait une mouche dans l'ombre.
Et rien n'avait de borne et rien n'avait de nombre ; Et tout se confondait avec tout ; l'aquilon Et la nuit ne faisaient qu'un même tourbillon. Quelques formes sans nom, larves exténuées Ou souffles noirs, passaient dans les sourdes nuées ; Et tout le reste était immobile et voilé.
Alors, montant, montant, montant, je m'envolai Vers ce point qui semblait reculer dans la brume, Car c'est la loi de l'être en qui l'esprit s'allume D'aller vers ce qui fuit et vers ce qui se tait. Or ce que j'avais pris pour une mouche était Un hibou, triste, froid, morne, et de sa prunelle Il tombait moins de jour que de nuit de son aile.
Victor Higo (receuil Dieu)
Hier soir , un hibou m'a dit ... Je t'envoie un regard de douceur et veille tes nuits difficiles Mon chant ôte ta douleur d'un Hou Houuuuuu puéril.
Perché dans la toile près d'un arbre rouge, Je me ferai ton sage et toi, serai ma Peau rouge.
L'oreille dressée, je t'écouterai me dire:
Que je suis beau et doux, normal pour un hibou? Que ma soie habille ton rêve de croix souvent sans trève Que la nuit, n'est pas toujours conseil Mais ne crains rien, ma douce, je Veille ... Isabelle Vautier (2007)
|