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Mystères celtes 2
Quelques symboles celtes
La tradition et les mystères celtes font appel à un symbolisme dune richesse qui étonne toujours par sa diversité et sa complexité. Nous ne retiendrons brièvement ici que les plus usités et les plus connus:
Le chêne: Divinité et majesté, personnifie la solidité, la puissance, la longévité, la hauteur au sens spirituel et matériel. Symbole de laxe du Monde il devient le lien entre le ciel et la terre et seul moyen de communiquer avec eux. Par ses branches solides, son symbolisme et son feuillage touffu, le chêne représente lemblème de lhospitalité et, de fait, devient un temple. La tradition assure que Gwin (le blanc) est prisonnier du tronc de cet arbre magique et nen sort quune fois lan, au solstice hivernal pour vaincre le chevalier rouge du houx.
Le Gui: Symbole de limmortalité, de la vigueur et de la régénération physique, a pour autre nom Rameau dor dans le symbolisme universel celte. Le gui passe pour avoir une puissance magique permettant douvrir le monde souterrain, éloigner les démons. Il est la force, la sagesse et la connaissance. Ces trois aspects auront le même sens que la racine Dru-Wid qui donnera le mot Druide. Seuls ces prêtres celtes seront habilités à la cueillette de la plante sacrée quest le gui. Ce dernier, dont le fruit est fait de boules blanches, représente aussi la lune. La faucille, seul instrument utilisé pour sa coupe, symbolise laspect croissant de ce fruit qui finira par représenter jusquà nos jours lannée solaire naissante :"au gui lan neuf" !
Le Pommier: Abellia en celte, représente lastre du monde pour les celtes. Cest sous le pommier que Merlin enseignait sa connaissance. Dans la tradition celtique, la pomme est le fruit de la science, de la magie et de la révélation. On retiendra, là encore, que les écrits bibliques feront de cet arbre celui de la connaissance, de la science et de la révélation Hasard ou convergence des symboles ?
Pour le règne animal nous retiendrons sommairement :
LOursin fossile: Il est un des plus forts symboles druidiques : luf du monde, aussi appelé uf de serpent en raison du serpent représentant la Vie et Wouivre. Ses rapports étroits entre la pierre et larbre cosmique en font le symbole de la puissance du divin et de lhumain ainsi que la manifestation du verbe.
Le Sanglier: Cest le plus vieux symbole Indo-Européen, il est lautorité spirituelle. Le sanglier est comme le druide, en liaison étroite avec la forêt, la nature et sa puissance en se nourrissant du fruit du chêne : le gland.
Le sanglier représenté dans le sacerdoce mythologique celte par le druide est lanimal consacré à Lug.
Lescargot: Sa lenteur et son cheminement représentaient le néophyte dans sa recherche de la connaissance. De plus cette dernière inscrivait son évolution dans une spirale sans fin montrée dans le dessin de la coquille du gastéropode. Lunaire et sexuel il illustre léternel retour et la fertilité dans tous les domaines de la nature. La forme hélicoïdale de sa coque constitue le glyphe universel par excellence et la temporalité pour les celtes.
Parmi les éléments essentiels du tracé symbolique celte nous citerons :
La Croix Druidique: pentacle le plus important résumant toutes les connaissances cosmiques et métaphysiques des initiés celtes. Son tracé détermine une théogonie qui en fait la représentation la plus curieuse que lon puisse étudier malgré toute sa simplicité apparente.
Le Tribann: il représente les trois lettres de lIncréé : O.I.W. (lire et prononcer ou) Il signifierait, entre autres, Savoir, Amour et Connaissance.
Le Triskele: (trois jambes courant dun même axe) du grec trois pieds, on le trouve aujourdhui dans les armes héraldiques de lIle de Man (déjà cité en 1581 dans le travail de B. Vincent). Il est les trois phases de lénergie : ascendante, maturité et descendante. On peut aussi considérer la représentation des dieux Lug, Dagda et Ogme qui deviendront, pour les gaulois : Taranis, Teutatés et Esus.
Le Triskel: (trois spirales tournoyantes depuis un même centre) la tripartition suivante en serait la symbolique : les initiés (prêtres), les guerriers et le peuple. Mais aussi il représenterait les trois étages : le céleste, lhumain et le chtonien. On retrouve ce tracé souple et harmonieux sous les traits des déesses Cerridwen, Blodeuwedd, Arianrhod.
Quant aux magiciens de ces temps antiques, ils avaient pouvoir sur tous les règnes: hommes, bêtes, plantes, éléments, le visible et aussi linvisible ! Ils savaient les secrets de philtres mystérieux conférant lamour, loubli, léternité Un rêve en un mot!
Les magiciens du son universel
De tous ces pouvoirs aussi formidables que nombreux, nous nous attarderons sur le plus merveilleux, celui du son.
Les plus anciens textes font état dune maîtrise phénoménale du son sous toutes ses formes par quelques initiés mythiques celtes. Ils savaient la musique, le chant et la sonorité de la nature. De ses sons harmonieux et secrets sortaient des incantations capables de modifier lunivers.
Le récit le plus précis est sans doute celui de Dagda. Il apparaît tantôt comme un dieu ou un homme. Il peut tout faire avec sa harpe magique dont il tire des accords pour chaque événement. Dans son Cycle Mythologique Irlandais, dArbois en fait une précise description. Linstrument dérobé par les Fomore est recherché par Dagda avec laide de Lug et Ogme. Ils retrouvent la harpe accrochée à un mur pendant le repas des chefs Fomore. Dagda interpelle sa harpe qui, reconnaissant la voix de son maître, se propulse vers lui avec une telle puissance que neuf guerriers sont tués sur son passage. Dagda détient lart de trois chants sur son instrument magique : celui du sommeil, du rire et enfin des larmes. Il maîtrisera ses ennemis en jouant de cette science sonore ! Légende bien sûr, diront les incrédules. Oui, pourquoi pas pourtant les anciens celtes savaient les pouvoirs de la sonorité et pouvaient en user selon leur gré. Science, Magie ? Ce nest quune question de mots.
On retrouve cette notion de la vibration musicale et sonore dans les nombreuses épopées irlandaises.
Nous y retrouvons encore un autre dieu, Cuchulain. Ce héros doit franchir un ravin protégeant une ignoble magicienne. Linitié celte qui le guide lui conseille simplement de pousser un cri plus haut que labîme afin de vaincre lobstacle du vide vertigineux. Cuchulain obéit et se retrouve de lautre côté par ce cri plus haut que labîme. Pour certains auteurs ce hurlement inhumain servait encore à détruire, par la seule puissance des infra et ultra-sons, dont on commence à supposer les pouvoirs seulement depuis peu. Pourquoi certains initiés celtes nauraient-ils pas pu détenir une connaissance primordiale qui se perdra au fil des temps ?
On retrouve dailleurs dautres épisodes sonores dans les récits de la légende du Graal et de la vie de Merlin. Ce qui prouve, sil le fallait, que les anciens celtes pouvaient agir sur la matière, les éléments, détruire, modifier, susciter des émotions avec des sons.
Nous en souririons un peu moins si nous nous demandions ce quest devenu Trabitsh-Lincoln, dont les travaux sur les croyances magiques celtes le conduisirent jusquen Asie où il disparaîtra sans laisser de traces. On sait à ce sujet que les autorités soviétiques de lépoque se précipitèrent, lors de la chute de Berlin, pour sapproprier des dossiers concernant ce sujet. Personne nen saura jamais plus.
Faut-il admettre, aussi, lhypothèse dEdgar Cayce qui affirme que de terribles guerres sonores se déroulèrent entre initiés Atlantes jusquau combat final qui engloutira le continent perdu. Il est question de quelques rescapés magiciens transmettant une connaissance primordiale se prolongeant jusquaux Celtes pour se diluer définitivement plus tard
Les breuvages magiques celtes
Dautres domaines dans lart de la connaissance magique celte nous réservent quelques surprises. Il sagit des différents philtres et breuvages dont les textes antiques font mention. Nous observerons que dire breuvages ne peut se dissocier du mot chaudron dans les thèmes celtisants.
Ce chaudron est le plus grand mystère de lancienne magie celte. Ce réceptacle indispensable à toute chimie se retrouvera tout au long de nos traditions, jusquà celui des sorcières et celui des alchimistes : le creuset. Deux sortiront rêves exhaussés et chimères désespérantes Pour les celtes, il en est question pour la première fois dans les célèbres Mabinogions. Matholwch dispose dun chaudron dans lequel il plonge, toute une nuit, ses guerriers tués au combat. Au matin, ils sont guéris, encore plus forts, mais muets. Une seule précaution, très étrange, est exigée : les guerriers devront tenter, pour revenir, de garder leur tête sur les épaules Lexpérience quils vivent dans létrange vaisseau leur ferait-elle perdre la tête, ou est-elle si ahurissante que des guerriers en reviennent sans voix ?
Lors de la conquête de lIle Verte par les Gaêls, le dieu Gobniu prépara un breuvage, une sorte de bière, rendant indécelables ceux qui labsorbaient et qui leur permettait de rejoindre des lieux doù ils auraient toute latitude pour reprendre le chemin du ciel. Gobniu, maître des forges, savait forcément les secrets de la métallurgie et pourquoi pas ceux dune connaissance supérieure lui permettant des possibilités aujourdhui insoupçonnables, bien que simples à mettre en uvre.
Comment parler de ce sujet sans évoquer le gui, servant de base à bien des breuvages consommés par tant de chevaliers en queste dun hypothétique Graal? Là encore ne reste rien, ou presque, du fabuleux savoir des origines celtes, sinon la certitude perdue, dun âge où les dieux et les hommes franchissaient la frontière dunivers oubliés. Les Celtes de Bretagne, dIrlande, de Galles, usaient de la magie des philtres avec une facilité aussi déconcertante que leur maîtrise en cet art difficile. Combien de récits bien connus font état de ces préparations dont les détails sont soigneusement tenus secrets : Dagda, Cuchulain, mais aussi Tristan et Iseult, sans omettre Arthur et Merlin.
Merlin, le plus célèbre des magiciens celtes Bretons! Certes, le personnage est riche en couleurs et symboles, mais on peut supposer quen vérité il pouvait être, à cette époque, limage dune connaissance globale des sciences celtes. Une sorte de synthèse dindividualités de divers moments et endroits, toutes liées, bien sûr, à un identique courant de savoir. Merlin, en latin : Merlinus, est la forme de Myrddyn, donnant en breton armoricain Marzin ! Peu importe ce quil est dans sa forme puisque dans son fond il est LE magicien, LE visionnaire, Linitié, LE barde, il est celui qui voit au travers de lespace et du temps. Souvenons-nous que les chevaliers entendent sa voix dans les arbres de la forêt qui borde le Val sans Retour ce qui nous ramène à lusage des forces sonores.
A ces fabuleuses connaissances des anciens celtes, nous ajouterons son savoir à maîtriser de bien étranges choses dont il est question tout au long des Roman de la Table Ronde et du moins connu Testament de Merlin. Délire, sornettes, légendes et symbolismes puérils? A moins quil ne sagisse plutôt du récit dune personne profane et extérieure à la connaissance magique celte, alors le souvenir de ces écrits formidables prendrait une toute autre ampleur.
Il est possible que tous les personnages, des héros chevaleresques du Graal aux obscures divinités celtes, soient en vérité les idéogrammes dune réalité qui sest éteinte: la connaissance primordiale et magique celte des temps anciens! Les initiés celtes, leurs savants (au sens étymologique), leurs scientifiques, pouvaient-ils se laisser aller à des récits aussi enfantins que lon veut bien nous le montrer? Les fêtes solaires, les dHalloween, tout ce savoir condensé dans une formule manuscrite, sestompent de plus en plus, jusquà devenir illisibles, incompréhensibles.
Des savoirs que nous ne savons pas vraiment comprendre, des récits relégués aux enfants que des exégètes nous font digérer à la sauce allégorie ou symboles Il y a forcément autre chose derrière ces combats de moulins à vent.
Il ne peut sagir que de formidables pouvoirs que nos ancêtres celtes possédaient et qui venaient peut-être de très loin. Dommage, car le vieux peuple du dieu Lug, à lencontre de tous les autres peuples monothéistes, allait dans le sens de la Nature Naturante. Il était fils de Dana ou Ana, la Mère Primordiale de tous les dieux et de toute vie, mais de toute vie dans sa plénitude, son intégralité et sa totalité. En retrouverons-nous, un jour, les arcanes, avant que, comme cela se produit de plus en plus, et malgré certaines tentatives isolées, en terres anciennement celtes, les feux de Beltaine et Samain soient un peu moins nombreux chaque année ?..Mais je penses que toutes ces traditions reviennent peu à peu au grand bonheur de certain(e)s ...
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