• La mort du loup

     

    Le loup vient et s'assied, les deux jambes dréssées Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées. Il s'est jugé perdu , puisqu'il était surpris , Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ; Alors il a saisi , dans sa gueule brûlante, Du chien le plus hardi la gorge pantelante Et n'a pas désserré ses mâchoires de fer , Malgrés nos coups de feus qui traversaient sa chair Et nos couteaux aigus qui , comme des tenailles , Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles, Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé , Mort longtemps avant lui , sous ses pieds a roulé. Le loup le quitte alors et puis il nous regarde . Les couteaux lui restaient aux flanc jusqu'à la garde , Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang; Nos fusils l' entouraient en sinistre croissant . - Il nous regarde encore , ensuite il se recouche Tout en lèchant le sang répandu sur sa bouche , Et sans daigner savoir comment il à péri , Refermant ses grands yeux , meurt   sans jeter un cris [...]  de Vigny  

    Poème que m'a offert Darkness merci et bises