• La meute

     

    La meute : structure sociale du loup

    Les loups vivent en meutes organisées selon une hiérarchie stricte dirigée par un couple de loups (nommé alpha). Généralement, la meute est une famille composée des deux parents et d’une ou plusieurs générations de louveteaux, ainsi s’établissent les liens de domination et de soumission (alpha -> bêta -> gamma -> …). À l’occasion, on verra apparaître un ou plusieurs loups oméga : ceux-ci sont les souffre-douleur de la meute et c’est vers eux que converge toute l’agressivité. Autour de cette structure s’organise la vie des loups : ainsi ils peuvent chasser en groupe mais aussi élever leur progéniture. Le chef a le privilège de décider la chasse et de se nourrir en premier sur les proies, c’est également lui qui ordonne la poursuite d’un intrus sur le territoire. Enfin, c’est lui seul qui se reproduit avec la louve alpha à la saison des amours (bien qu’il y ait des exceptions). Lorsqu’un alpha est trop vieux, c’est l’un de ses subalternes qui lui dispute la place de leader et la prend s’il réussit à le dominer.
    La taille des meutes varie du simple couple à la douzaine d’individu (mais des cas rares de meute de plus de 30 loups ont été observés). Elle varie également selon la période de l’année : les principaux facteurs en sont la mortalité et les dispersions. En effet, certains loups décident de quitter la meute (comme les loups oméga) ou sont bannis après avoir échoué lors d’un conflit. Des tensions peuvent naître pour plusieurs raisons : quand la nourriture se fait rare et peu disponible (surtout à la fin de l’hiver), pour pouvoir s’accoupler (à la fin de l’automne) ou tout simplement pour dominer les autres loups. La plupart des loups quittent ainsi leur meute natale entre 9 et 36 mois. Une nouvelle meute se forme lorsque deux loups dispersants se rencontrent et disposent d’un territoire approprié (i.e. où la nourriture est accessible et suffisante) pour fonder une nouvelle famille.
    Pour des animaux sociaux comme les loups, la vie en meute présente plusieurs avantages :
    La possibilité d’attaquer des animaux plus grands qu’eux, ainsi la chasse est plus efficace pour moins d’efforts
    Les réserves sont mieux gérées (moins de surplus abandonné aux concurrents lorsque plus de bouches sont à nourrir).
    La protection des louveteaux, leur éducation et l’initiation aux rudiments de la chasse -la meute est une véritable nurserie où chaque membre prend soin des enfants.
    Le fait que seul le couple alpha se reproduise empêche la prolifération de loups sur un territoire, de plus les loups ne se reproduisent pas chaque année si la nourriture fait vraiment défaut.

    Entre les meutes
    Le hurlement est sans doute le moyen de communication le plus connu du loup. Les loups hurlent — entre autres — pour se rassembler et maintenir une cohésion dans le groupe. Ces chants avertissent également les loups aux alentours de la présence de la meute, afin de prévenir contre les intrusions. Tout comme les gémissements, les hurlements sont composés de plusieurs harmoniques ce qui donne l'impression que la meute qui hurle est beaucoup plus nombreuse qu'elle ne l'est réellement. Il arrive parfois qu'un loup solitaire hurle pour se signaler à un conjoint potentiel. Chaque loup a une fréquence vocale qui lui est propre et qui le distingue des autres.
    Un autre sens utilisé pour la communication externe chez le loup est l’odorat. Son nez dont les facultés sont bien plus poussées que chez l’homme permet de distinguer l’odeur de ses congénères. Il utilise ainsi des marquages au sol tel que l’urine ou les fèces (excréments). Ces marquages servent à délimiter son territoire, mais également à donner des renseignements sur lui-même tel que l’état sexuel (hormonal) des femelles pendant la période de reproduction.

    Entre les individus au sein de la meute
    Les loups utilisent tout un éventail de grognements, gémissements et brefs aboiements pour communiquer entre eux au sein de la meute que ce soit pour exprimer la peur, l'anxiété, la domination ou la soumission, la protestaion ou encore pour jouer ou avertir la meute de la présence d'un intrus.
    Les loups ajoutent à ces signaux sonores des signaux visuels, principalement par l’expression de leur visage, leur posture et les mouvements et la position de leur queue. Un loup dans un état agressif aura par exemple le regard fixe, les babines retroussés, les crocs apparents, se tiendra droit les poils du dos hérissés et la queue levée pour chercher à impressionner. Inversement, un loup en état de soumission se fera plus petit, le regard fuyant et les oreilles baissés, la queue entre les jambes. Le loup peut en cas de soumission passive, rouler sur le dos et exposer sa région génito-anale afin de montrer qu’il est le dominé à l’autre loup.
    En plus des marquages au sol, l’odeur laissée par un loup s’il se roule sur la neige ou se frotte contre un arbre sera comme une « carte de visite ». Le loup secrète de nombreuses substences odorantes : à la base des poils, des pattes, au niveau de la région génito-anale.
    Il reste une part de mystère dans la communication chez le loup, notamment sur les fonctions exactes du hurlement. La communication tactile (par exemple : le contact physique du museau du louveteau sur les lèvres d’un aîné pour régurgiter de la nourriture) et la communication gustative sont également encore peu étudiées.