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Des poèmes que m'a offert Ellfira
Je vous mets des poèmes que Marie m'a envoyé! Merci Marie c'est gentil et contente que tu me les as envoyé
Fumée
Fumée, tout est fumée
dans la gorge de l'éternité...
Durant des siècles, l'air porta maintes sorcières
en haut de cheminées sifflantes,
chevauchant leurs balais hérissés
ricanant ou chantant plus langoureusement que Circé,
volant par-dessus le faîte des toits
bénissant,maudissant leurs semblables.
nous les avons bannies et brûlées,
transformées en fumée
dans la gorge de Dieu ;
nous nous sommes déclarés<<illuminés>>.
<<Les horreurs de cette époque ténébreuse appartient au passé>>,
me dit ma mère en 1952,
sept ans après que notre peuple fut parti en fumée,
ne laissant que qqes dents, un tas d'os.
Les volutes de la fumée nous appellent.
Elle est bleue et lavande
et verte comme le monde sous-marin.
Elle nous portera, nous aussi.
O ne restons pas timidement
rivés à notre nudité.
Prenons notre essor, telles les sorcières aspirées vers le ciel
par le souffle puissant de la Déesse
sifflant, sifflant, sifflant
sur nos jolis balais.
Eica Jong
Magie d'amourAh! donnez-moi une chandelleque je puisse allumerpour te rapprocher de moi...Ah! donnez-moi une poupéefaite à ton image,un double de ton corps bien-aimédécoupé ds le tissu,avec tes pâles yeux aveugles,avec ta tendre queue incurvée,façonnée dans l'argile ou la cire...Ah! donnez-moi une herbeà placer sur ma languepour amener ta languecontre la mienne...Ah! donnez-moi une potionque je puisse boireou verser dans ton verrelors d'un banal dîner...Ah! donnez-moi les rognures de tes ongles...ou bien tes cheveux...pour les inclure dans un brouet,les cuire dans un gâteau de millet...Volontiers, je préparerais un ragoût,une soupe, une mixture de sorcièrepour amener tes adorables cuissescontre les miennes.Volontiers, j'ébouillanterais des chauves-souris,sinon des bébés,des crapauds, sinon des théologienspour obtenir ton amour...Volontiers, j'entrerais dans ton sang comme la malaria,j'entrerais dans tes yeux comme des rayons de laser,je percerais tes paumescomme le Saint-Espritimposant ses stigmatespour un saint assoiffé de sexe!Ah! mon amour,je t'épellerais ruomasi de simples anagrammes,suffisaient à t'amener près de moi...Pourtant, j'ai beau t'épeler amourtu ne m'entends pas.E.JSorcièreFemme-sorcière, grande mince,Circé à son métier, ou Médée la meurtrière,Jeanne sous son arbre, écoutant les voixdans le bruissement des feuilles,comme le bruissement des flammesqui allumèrent sa vie caduque...Femme-sorcière,déesse brûlant,chaque femme porte en son âme les traits de la sorcière,le visage de la sorcière,belle et hideuse cachée comme les lèvres de son con,ouverte comme ses yeux ouverts,qui voient le feu sans hurlertandis qu'elle et l'arbre,sa mère,sont de nouveau ensemble,flétris, réunis, mariés comme la forêt épouse l'air,par son unique incendie,par son unique montéedans les mains enflammées de Déméterpar son unique saut vers le cielen une seule flamme verte.Erica Jong
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