• 3 poèmes sur Selénè

    Homme qui court…
    Le poème de Koren

    Homme, qui court encore toujours,
    Et fuit la nuit pour la lumière du jour…

    Vois quel être chanceux tu es !
    Nimbé par la lumière de Séléné,
    Sœur d’Hélios et belle déesse.

    Béni par Artémis, radieuse chasseresse
    Amante de nos bois et montagnes.
    Du coureur, les deux si douces compagnes…

    Ton rêve : rejoindre Pégase, le coursier
    Ailé. Rapide et inlassable mais non bridé.
    Tu oses et cours, léger telle la créature :
    Quelle félicité ! parce que ton âme est pure…

    Hélios est lui, l’astre de Lumière !
    Il t’éclaire, te réchauffe mon frère,
    Quand au matin, la divine Séléné
    S’efface, en quête de son berger.

    Apollon, fier et fougueux jeune homme,
    Impose sa Vérité, peu lui importe la forme.
    Musicien, il devient et joue de sa lyre dorée,
    Médecin, par besoin quand tu veux implorer.

    En vérité, l’ardent Phébus sèmerait le malheur.
    Et si par chance tu es l’élu, ferait ton bonheur.
    Puisqu’en lui, ne le sais-tu ? Nulle ombre demeure.

    Il est impitoyable et brutal, doux parfois rêveur !
    Faut-il le suivre, l’aimer ou en avoir peur ?
    Coureurs, nous sommes ses humbles serviteurs

    Pour avoir osé un jour de course, goûter
    À Castalie. Oh ! Fontaine sacrée de la Vérité.

    L'Ode à Sélène, de Messire Fingolfin, (Caern-Sidhe)

    Alors que la nuit s'élève,
    Et que le jour s'achève.

    Voila que dans le noir s'éveille Sélène,
    Rayonnante par son âme amène !

    Mais tout aussi drapée de mystère,
    Car elle ne fait souvent que se taire !

    La brume est son manteau,
    Et la nuit son berceau.

    Gardienne des voleurs et des oubliés,
    Déesse des impuissants, mais aussi des rusés,

    C'est de toi dont je suis amoureux,
    Même maintenant devenus vieux.

    Car d'un seul regard, dans tes filets,
    Je me suis perdu pour l'éternité.

     


    La ballade des sélènites

    Qui êtes-vous enfants de la nuit,
    vous qui sortez quand la lune luit ?
    Qui êtes-vous enfants du soir,
    vous qui sortez quand la lune est noire?

    Doit-on craindre ces noctambules,
    sortant la nuit comme des somnambules ?
    Doit-on aimer tous ces noctambules
    marchant la nuit comme des funambules ?


    Vous qui portez le manteau de la nuit,
    est-ce par bonté ou par infamie ?
    Pourquoi le jour, ne voulez vous montrez,
    est-ce un secret que vous dissimulez ?

    Qui êtes-vous enfants de la nuit,
    vous qui sortez quand la lune luit ?
    Qui êtes-vous enfants du soir,
    vous qui sortez quand la lune est noire?

    Vous qui diffusez cadeaux la journée
    aux mendiants et autres miséreux
    la nuit ou allez-vous les trouver
    pour être ainsi aussi généreux ?

    Prêtres, mendiants ou vagabonds,
    samaritains, voleurs ou bouffons,
    une famille, vous n'en former qu'une
    tous ensemble à vénérer la lune.

    Qui êtes-vous enfants de la nuit,
    vous qui sortez quand la lune luit ?
    Qui êtes-vous enfants du soir,
    vous qui sortez quand la lune est noire?

    Olgir