• Nul besoin d'être bon
    Nul besoin de marcher sur les genoux
    Sur une centaine de kilomètres à travers le désert, repentant.
    Il te suffit, simplement, de laisser le doux animal qui est en toi
    Aimer ce qu'il aime.
    Raconte-moi le désespoir--ton désespoir--
    et, moi, je te raconterai le mien.
    Entre temps, le monde poursuit son cours
    Entre temps, le soleil et la pluie, en petits cailloux transparents,
    balayent les paysages,
    au-dessus des prairies et des arbres profonds
    des montagnes et des rivières.
    Entre temps, les oies sauvages, là-haut dans le ciel bleu et pur,
    rentrent de nouveau au pays.
    Qui que tu sois, et aussi esseulé que tu puisses être,
    Le monde s'offre à ton imagination
    Il t'interpelle comme la voix rauque et animée des oies sauvages
    clamant encore et encore ta place
    au sein de la famille des choses.

    Mary Oliver




  • LA VIERGE NOIRE

    Paroles : Jean-Pierre CHABROL - Musique : JOFROI
    Tous droits réservés © JOFROI et Jean-Pierre CHABROL

    les saintes maries à bord d’une tartane
    un jour de mistral abordèrent chez nous
    pour payer l’passeur au dire des gitanes
    marie-jacobé donna ses bijoux
    marie-salomé ses peignes d’ivoire
    hélas leur servante la pauvre sara
    ne possédait rien leur servante noire
    alors le marin la prit dans ses bras
    y’s’paya sur elle il fit son pourboire
    de la vierge noire d’la zingarella

    je te salue Sara la noire
    la vierge dont nul n’a voulu
    je te salue servante noire
    la bonne vierge des talus
    la plus belle sainte du monde
    qui n’peut donner que ce qu’elle a
    c’est notre vierge vagabonde
    c’est une vraie zingarella

    y’a trop d’chiens méchants y’a trop de gendarmes
    trop de cadenas de murs à tessons
    trop d’fils barbelés d’sonnettes d’alarme
    pas assez d’osier plus de hérissons
    on n’a qu’des prières à se mettre en bouche
    il semble sara qu’tu nous aimes de loin
    tu te moques bien d’tes pauvres manouches
    comm’ si leur amour ne te touchait point
    tu préfères sans doute vierge peu farouche
    ton beau mâtelot aux maigres rabouins

    je te salue Sara la noire...
    la vierge dont nul n’a voulu
    je te salue servante noire
    la pauvre vierge des talus
    la plus belle sainte du monde
    ne peut donner que ce qu’elle a
    et notre vierge vagabonde
    n’est qu’une vraie zingarella

    quand viendra mon heure d’brûler la verdine
    de faire mes paniers pour l’père éternel
    je compte sur toi pour la bonne combine
    pour la bonne halte au cagnard du ciel
    je mettrai mes roues dans ta caravane
    derrière l’étoile aux seize rayons
    nous pass’rons lent’ment la r’vue des platanes
    les gardes champêtr’s s’agenouilleront
    devant le pied nu des jeunes gitanes
    avant de baiser le bas d’leurs haillons

    je te salue Sara la noire
    la douce mère des errants
    je te salue servante noire
    la patronne des fils du vent
    la plus belle sainte du monde
    qui n’peut donner que ce qu’elle a
    c’est notre vierge vagabonde
    c’est une vraie zingarella


    Shrine Of Sainte Sara La Kali
     


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