Des mots , des poèmes , les passions par les mots et les images .....
"L'important n est pas de savoir si une voix détient la vérité , l important est que cette voix chante à notre ame ."
Dans le monde chacun décide du beau Et cela devient le laid. Par le monde chacun décide du bien Et cela devient le mal. L'être et le vide 's'engendrent L'un l'autre. Facile et difficile se complètent Long et court se définissent Haut et bas se rencontrent. L'un l'autre. Voix et sons s'accordent Avant et après se mêlent. Ainsi le sage, du non-agir. Pratique l'oeuvre Et enseigne sans paroles. Multitudes d'êtres apparaissent Qu'il ne rejette pas. Il crée sans posséder Agit sans rien attendre Ne s'attache pas à ses oeuvres Et dans cet abandon Ne demeure pas abandonné.
Si le mérite des hommes n'est plus favorisé. La contestation ne pénètre plus les gens du peuple. Si les biens précieux ne sont plus recherchés Le vol disparaît de l'esprit du peuple. Si ce qui éveille les désirs n'est plus exhibé Le trouble du cur du peuple s'éloigne. Ainsi, pour gouverner le peuple, Le sage vide les consciences mais emplit les ventres Affaiblit les volontés mais fortifie les os. Il garde le peuple hors science ni désir Et s'assure que l'habileté n'ose manipuler. Par la vertu du non-agir L'ordre se maintient, naturel.
La vérité que l'on veut exprimer N'est pas la vérité absolue. Le nom qu'on lui donne N'est pas le nom immuable. Vide de nom Est l'origine du ciel et de la terre. Avec nom Est la mère des multitudes d'êtres. Le vide de l'être Médite la racine de toutes choses. L'être Considère ses manifestations. Tous deux sont un Mais par leurs noms diffèrent. Un qui est secret Mystère du mystère Porte secrète des mystères. Le tao est vide Jamais l'usage ne le remplit. Gouffre sans fond Il est l'origine De la multitude des êtres et des choses. Il émousse ce qui tranche Démêle les noeuds. Discerne dans la lumière Assemble ce qui, poussière, se disperse. D'une profondeur invisible Il est là Enfant de l'inconnu Ancêtre des dieux.
Rudes sont le ciel et la terre Qui traitent en chiens de paille La multitude d'êtres. Rude est le sage Qui traite le peuple en chien de paille. L'espace entre ciel et terre Pareil à un souffle Est vide et ne s'affaisse pas. Exhalé il est inépuisable. La parole conduit au silence Autant en pénétrer le sens.
Plutôt que tenir et remplir jusqu'à ras bord Mieux vaut savoir s'arrêter à temps. Marteler et aiguiser sans cesse Ne préserve pas la lame. Tout l'or et le jade qui remplissent une salle Ne peuvent être gardés par personne. Qui tire fierté de sa richesse et puissance S'attire le malheur. L'ouvrage accompli Se retirer Tel est le sens de la voie.
Peut-on par l'âme du corps Embrasser l'âme de l'esprit Et concevoir l'unité ? Peut-on concentrer l'expir et l'inspir du souffle Et le rendre aussi souple que celui du bébé ? Peut-on purifier le miroir secret Jusqu'à rendre le regard pur ? Peut-on gouverner l'Etat et veiller sur le peuple Par la pratique du non-agir ? Lorsque les portes du vide S'ouvrent et se ferment Sait-on demeurer passif telle la femme ? Pénétrer les quatre directions Sans en rien savoir ? Créer et développer, Produire sans posséder, Agir sans retenir, Multiplier sans contraindre Ceci se nomme vertu mystérieuse.
Plié mais entier Courbé mais droit Vide mais rempli Usé mais neuf. Ayant peu, mais demeurant comblé. Ayant beaucoup, mais demeurant perplexe. Ainsi agit le sage, Qui embrasse l'unité Pour être le modèle du monde. Il ne se montre pas et met en évidence Il ne s'affirme pas mais éveille Il ne se loue pas mais son mérite s'impose Il ne se vante pas mais il dure Il ne rivalise avec personne Personne ne rivalise avec lui. L'ancien adage: plié mais entier N'est pas parole vide. Il permet de rester intègre Sans cesse.
Parler peu Est naturel. Une bourrasque ne dure tout le matin. Une averse ne dure tout le jour. Qui les produit ? Le ciel et la terre. Si ce ciel et cette terre Ne produisent rien de durable Comme l'être humain le pourrait-il ? A cause de cela même Celui qui se conforme à la voie, prend la voie Celui qui se conforme à la vertu, devient la vertu Celui qui se conforme à la perte, connait la perte. Là où manque la foi, la foi vient à manquer.
Celui qui sait voyager ne laisse pas de traces. Celui qui sait parler ne fait pas de fautes. Celui qui sait compter n'a pas besoin de boulier. Celui qui sait garder n'a nul besoin de serrures Pour fermer, ni de clés pour ouvrir. Celui qui sait lier n'utilise pas de cordes Pour nouer.
Ainsi le sage se consacre A sauver les êtres humains Sans rejeter personne. Il se consacre à préserver les choses Sans rien abandonner. C'est là pratiquer la claire lumière.
Ainsi le juste enseigne l'injuste. L'injuste est la matière du juste.
Ne pas révérer l'enseignement subtil Ne pas respecter la matière brute Amène grande erreur Quel que soit le savoir.
L'essentiel est énigme.
La voie est sans nom Primitive comme la nature du bois. Tellement infime Que personne ne peut l'asservir.
Si princes et seigneurs savaient la tenir, D'un commun accord Toutes les créatures se soumettraient, Le ciel et la terre s'uniraient En une douce rosée. Et sans décrets Les peuples se pacifieraient.
La différence crée les noms. Dès que les noms existent La séparation existe. Si l'on sait où s'arrêter On se libère du danger.
La voie est au monde Ce que sont les fleuves et la mer Aux torrents et rivières.
Qui connaît les autres a l'intelligence Qui se connaît lui-même a le discernement Qui triomphe des autres est fort Qui triomphe de lui-même possède la force Qui sait se contenter est riche Qui sait persévérer est volontaire Qui sait demeurer est stable Qui vit la mort jouit d'une longue vie
Le retour est la façon dont la voie se meut La fluidité est le moyen qu'elle emploie La multiplicité des êtres Est née de quelque chose Et ce quelque chose De rien.
Sans franchir le seuil Connaître l'univers. Sans regarder par la fenêtre Entrevoir la voie du ciel. Le plus loin on se rend Moins on connaît. Ainsi le sage Connaît Sans avoir besoin de bouger Comprend Sans avoir besoin de regarder Accomplit Sans avoir besoin d'agir.
Celui qui sait ne parle pas. Celui qui parle ne sait pas.
Clore les ouvertures Fermer les portes Émousser le tranchant Dénouer les noeuds Adoucir la lumière Unifier les chemins Ceci est la mystérieuse identité.
On ne peut s'approcher du tao Ni s'en éloigner On ne peut en tirer bénéfice Ni lui porter préjudice On ne peut l'ennoblir Ni le diminuer Ainsi est-il tenu en honneur.
Un véritable guerrier n'est pas belliqueux Un véritable lutteur n'est pas violent Un véritable vainqueur évite le combat Un véritable chef reste humble devant ses hommes. Ceci révèle La vertu qui ne rivalise pas, L'art de conduire les hommes, L'union avec les lois cosmiques.
Savoir Et se dire que l'on ne sait pas Est bien. Ne pas savoir Et se dire que l'on sait Conduit à la difficulté. Etre conscient de la difficulté Permet de l'éviter. Le sage ne rencontre pas de difficultés Car il vit dans la conscience des difficultés Et donc, n'en souffre pas.
Si le peuple ne craint plus le pouvoir C'est qu'un pouvoir plus grand approche.
Ne pas limiter son espace vital Ne pas l'empêcher de subsister Ne pas le pressurer Et le peuple ne se lassera pas.
Ainsi le sage se connaît lui-même Mais ne se montre pas. Il se respecte lui-même Mais ne s'enorgueillit pas. Il refuse ceci et accepte cela.