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Février 1692
Betty, 9 ans, et Abigail, 11 ans, fille et nièce du révérend Parris, de Salem Farms (Salem-Village), présentent des symptômes de possession diabolique. Pressées de donner les noms de leurs tourmenteurs, elles finissent par accuser d'abord Tituba, la servante indienne des Parris puis deux vieilles femmes détestées par la communauté : Sarah Good et Sarah Osborne. Des mandats d'arrêt sont lancés contre elles.
1er mars 1692
Les trois femmes sont interrogées dans la meeting house de Salem Farms. Tituba confesse. Elle est même prolixe et son récit montre une familiarité avec le monde occulte et la démonologie classique. Elle accuse Good et Osborne d'être des sorcières, reconnaît avoir vu le diable et s'être rendue a des sabbats.
7 mars 1692
Les trois supposées sorcières sont envoyées à la prison de Boston, mais, à Salem Farms, l'hystérie est contagieuse. Bientôt, ce ne sont plus seulement des femmes pauvres, laides, vieilles et marginales qui sont accusées, mais des femmes d'estime et des piliers d'église. Une psychose se développe parmi les fermiers ; certains ont des visions et toute la communauté se persuade que Satan est à l'oeuvre pour détruire la Nouvelle-Angleterre, terre des élus de Dieu.
Mars-avril 1692
Le 20 mars, on arrête Martha Cory ; puis le 23, Rebecca Nurse, vieille dame respectée et aimée de tous qui clame son innocence. Ensuite, sa soeur, Sarah Cloyse, est arrêtée ; et d'autres encore, sur dénonciation des affligées . Le 19 avril, Abigail Hobbs, une fille impertinente et dévergondée, rapporte avec complaisance qu'elle a passé un pacte avec le diable. On arrête aussi Elisabeth Proctor, l'aubergiste, accusée par sa servante Mary Warren, puis Bridget Bishop, dont on dit depuis longtemps qu'elle pratique la magie noire. Et la pieuse et digne Mary Easty, une autre soeur de Rebecca Nurse. Et Susannah Martin et Dorcas Hoar, qui passent depuis longtemps pour être des sorcières. Enfin, le 30 avril, une plainte est déposée contre l'ancien pasteur de Salem-Village, le révérend Burroughs. On l'arrête, on l'interroge avec précaution et on découvre qu'il a un penchant pour les théories baptistes. De plus, il est pris en flagrant délit de mensonge. Ainsi les dossiers des magistrats s'étoffent-ils. On arrête la vieille ' Mammy ' Redd, connue de longue date pour pratiquer la magie noire, et Martha Carrier, dont la réputation est exécrable. Mais aussi l'intègre John Willard et John Alden, un notable. A la peur s'ajoute maintenant un malaise : les accusés sont-ils des sorciers ou des victimes de Satan ? Le mal a gagné les villes voisines. A Andover, à l'été, l'épidémie fait rage.
2 juin 1692
Ouverture du procès. Les magistrats n'ont pas de preuves. L'attitude des affligées leur en fournit : leurs cris déments, leurs bouches baveuses, leurs yeux révulsés, leurs membres tordus, leur peau boursouflée par des brûlures imaginaires vont dicter leurs décisions et celles des jurés.
10 juin 1692
Bridget Bishop est pendue.
19 juillet 1692
Cinq autres accusées sont pendues, dont Rebecca Nurse et Sarah Good. La première meurt en bonne chrétienne ; l'autre en maudissant le pasteur qui l'exhorte à se confesser.
19 août 1692
Cinq accusés, une femme et quatre hommes, dont le révérend Burroughs, sont conduits à leur tour au gibet. Tous ont une mort exemplaire qui trouble la conscience des spectateurs : ' Ils prièrent, dira un témoin, pour que Dieu fît découvrir quelles sorcelleries il y avait parmi eux ; ils pardonnèrent à leurs accusateurs ; ils parlèrent sans ressentiment du jury et des juges qui les avaient déclarés coupables et condamnés ; ils prièrent avec ferveur pour le pardon de leurs péchés... '
22 septembre 1692
Sept femmes et un homme sont pendus, malgré les cris d'alarme lancés par les pasteurs de Boston. Des critiques se font entendre également du côté de la classe marchande et des gros propriétaires terriens. De New York parviennent aussi des avertissements. Revenu de la frontière où il combattait les Indiens, le gouverneur Phips met fin à la procédure engagée. La chasse aux sorcières est terminée. Mais pour vingt accusés, il est trop tard. Dix-neuf personnes ont été pendues.
9 septembre 1692
La vingtième victime est George Cory, le mari de Martha. Il n'y a pas de preuves tangibles mais en prison, il refuse d'être jugé. Selon la loi anglaise, le tribunal peut le soumettre à une ' peine forte et dure ' pour l'y forcer. Généralement, la réponse ne tarde pas à venir car la peine consiste à étendre le malheureux sur le sol et à poser sur sa poitrine des poids de plus en plus lourds. Tant qu'à mourir, mieux vaut être pendu. Mais Cory ne cède pas. ' Il fut le premier en Nouvelle-Angleterre à être pressé à mort ', note un témoin. Il fut aussi le dernier.
17 décembre 1696
La province fait pénitence et tente de réparer le mal qu'elle a fait en décrétant un jour de jeûne étendu à toute la communauté. Aux habitants de Salem Farms, cinq années seront nécessaires pour se réconcilier. Trente-deux adultes, sans compter les enfants affligées, ont accusé de sorcellerie quatorze autres habitants.
Toutes les victimes du procès en sorcellerie de Salem étaient-elles des sorcières ? Peut-être pas toutes, mais quand le mal est fait il est trop tard pour se repentir, des innocentes sont mortes dues à la folie des hommes,et le seul fait d'être une Femme les menaient d'avance vers la mort...
Un site :The Salem Witch Museum - Salem, Massachusetts