• Plantagenêt a-t-il tué Arthur ?

     
    Surgie des ténèbres de l’oubli par la volonté de Geoffroy Plantagenêt pour faire pendant à Charlemagne, dont les rois capétiens se réclamaient, la légende du roi Arthur est, surtout, un outil de propagande au service des rois d’Angleterre.
    Mais, dans les premières versions de la légende, Arthur ne meurt pas et part pour Avalon avec sa sœur, la fée Morgane. Cette version n’arrangeait guère les affaires d’Henri II Plantagenêt qui comptait, pourtant, beaucoup sur l’histoire d’Arthur afin d’asseoir une légitimité encore fragile et fortement contestée par ses ennemis.

    Alors qu’il espérait unir les Bretons et les Normands contre les Saxons, les derniers envahisseurs de la Grande-Bretagne avant Guillaume le Conquérant, les Bretons se montraient encore réticents et ne se pressaient pas sous la bannière Plantagenêt. Pourquoi une telle réserve ?
    C’est que non seulement Arthur n’est pas mort, mais la légende proclame qu’il reviendra en Bretagne et reprendra la tête de son peuple. Comment Henri II pouvait-il être roi à part entière quand la moitié de son royaume attendait le retour d’un souverain du VIe siècle ?
    Pour mettre fin à « l’espoir breton », Henri II fait donc écrire une nouvelle histoire d’Arthur, le Roman de Brut, version vulgarisée, tirée de l’Histoire des rois de Bretagne par Wace. Dans le Roman de Brut, qui sera la véritable base de tout le cycle arthurien, Arthur est bien emmené à Avalon mais il en est revenu et il est mort. Henri II « localise » alors Avalon qui serait l’abbaye de Glastonbury, à la frontière du Pays de Galles. En effet, Glastonbury est la traduction d’Inys Wytrin, c’est-à-dire l’île de Verre, qui est une des interprétations que l’on donne d’Avalon.
    Quant à « l’espoir breton », il est mis à rude épreuve après la « découverte », en 1190, de la tombe d’Arthur et de Guenièvre, par un moine de Glastonbury. Quand la tombe est mise au jour, selon les instructions d’un moine visionnaire, on découvre enfin le squelette d’Arthur et celui de Guenièvre, portant encore sa couronne d’or. Le coup est presque fatal pour « l’espoir breton » et la maison Plantagenêt exulte : non seulement Arthur est bien mort, mais il est maintenant un personnage historique que personne ne pourra plus nier. Pourtant, la légende a la vie dure et l’on dit encore en Bretagne qu’Arthur reviendra : « Roi de jadis, roi à venir ».
    source : historia nostra
    La tombe du Roi Arthur à Glastonbury


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :